Bon , ça suffit ! L'hiver , le froid , la flemme , le détachement progressif de tout , de tous ... Je suis en partance pour une petite croisière en solo sur le canot à voile ( forcément latine ) d'un certain Charon , et voyant s'estomper dans les brumes de la mémoire les cotes bleutées du monde des humains , me saisit l'urgence de remettre au gré des flots un message roulé dans une bouteille .
Ceux qui connaissent un peu les périgrinations réelles ou imaginaires de serviteur auront un petit frémissement en lisant les lignes qui précèdent . Un frémissement comme un cerf-volant, avec un sourire attaché au bout tout au bout . Z'avez raison patients lecteurs parmi lesquels j'ai quelques amis : prètez l'oreille aux bruissements des ailes du cerf-volant là-haut , levez le nez vers les étoiles invisibles du ciel qui joue à cache-cache , à touche-touche avec le papier de riz et les fines baguettes de balsa , sentez dans votre ame les tressautements arythmiques de la corde qui relie encore l'artifice aérien au sol , retrouvez ( si vous l'avez jamais perdue ) l'innocence de l'enfant émerveillé par les volutes arabesques ideographiques de l'existence . Oubliez que le cerf-volant devra un jour se poser , et riez , tremblez , vibrez aux danses de l ' irréproductible vol existenciel . Votre vol ,ou , s'il vous plait d'y jeter un coup d'oeil , àcelui de cet ours au pelage couturé de cicatices qui vous entretient de mille billevesées blogueuses .
L'hiver , le froid ... tout relatif , faut pas exagérer , l ' Andalousie occidentale c'est pas la Sibérie , mais vous savez ce que c'est ma pauv' dame , mon bon monsieur , on s'habitue vite au soleil , ou alors c'est qu'on perd l'habitude de l'hiver , l'un ou l'autre c'est du pareil au même , blanc bonnet et bonnet blanc , démocrate-chrétien et socio-démocrate . Reste la flemme , ou plutôt et surtout le désintéret croissant à l'égard des animaux dominant cette planéte et tout ce qui se réfère à l'avenir . Faites pas cette gueule mi-figue mi-raisin , vous savez pas la plénitude , la sérénité , la joie tranquile qui inondent les solitaires entendant bien le rester.
Parceque oui , là maintenant c'est plus clair que l'eau de roche himalayenne , hier c'était un 14 février , Saint Valentin , ç'aurait été l'anniversaire de mon père . Hier j'ai enfin réussi à admettre que si la Soledad ne m'accompagnerait jamais , la Solitude serait ma douce et attentionnée compagne .