Bon , ça suffit ! L'hiver , le froid , la flemme , le détachement progressif de tout , de tous ... Je suis en partance pour une petite croisière en solo sur le canot à voile ( forcément latine ) d'un certain Charon , et voyant s'estomper dans les brumes de la mémoire les cotes bleutées du monde des humains , me saisit l'urgence de remettre au gré des flots un message roulé dans une bouteille .
Ceux qui connaissent un peu les périgrinations réelles ou imaginaires de serviteur auront un petit frémissement en lisant les lignes qui précèdent . Un frémissement comme un cerf-volant, avec un sourire attaché au bout tout au bout . Z'avez raison patients lecteurs parmi lesquels j'ai quelques amis : prètez l'oreille aux bruissements des ailes du cerf-volant là-haut , levez le nez vers les étoiles invisibles du ciel qui joue à cache-cache , à touche-touche avec le papier de riz et les fines baguettes de balsa , sentez dans votre ame les tressautements arythmiques de la corde qui relie encore l'artifice aérien au sol , retrouvez ( si vous l'avez jamais perdue ) l'innocence de l'enfant émerveillé par les volutes arabesques ideographiques de l'existence . Oubliez que le cerf-volant devra un jour se poser , et riez , tremblez , vibrez aux danses de l ' irréproductible vol existenciel . Votre vol ,ou , s'il vous plait d'y jeter un coup d'oeil , àcelui de cet ours au pelage couturé de cicatices qui vous entretient de mille billevesées blogueuses .
L'hiver , le froid ... tout relatif , faut pas exagérer , l ' Andalousie occidentale c'est pas la Sibérie , mais vous savez ce que c'est ma pauv' dame , mon bon monsieur , on s'habitue vite au soleil , ou alors c'est qu'on perd l'habitude de l'hiver , l'un ou l'autre c'est du pareil au même , blanc bonnet et bonnet blanc , démocrate-chrétien et socio-démocrate . Reste la flemme , ou plutôt et surtout le désintéret croissant à l'égard des animaux dominant cette planéte et tout ce qui se réfère à l'avenir . Faites pas cette gueule mi-figue mi-raisin , vous savez pas la plénitude , la sérénité , la joie tranquile qui inondent les solitaires entendant bien le rester.
Parceque oui , là maintenant c'est plus clair que l'eau de roche himalayenne , hier c'était un 14 février , Saint Valentin , ç'aurait été l'anniversaire de mon père . Hier j'ai enfin réussi à admettre que si la Soledad ne m'accompagnerait jamais , la Solitude serait ma douce et attentionnée compagne .
ulysse au pays des merveilles
articles et chroniques d'humeur et d'opinion, en français ou en espagnol artìculos y crònicas de humor y opinion en francès o castellano
viernes, 15 de febrero de 2013
sábado, 19 de mayo de 2012
trois prises : de tête , racines, poudre d'escampette .

Les hasards des vents m' ont fait croiser il y a fort longtemps un type qui ne m' était pas antipathique , les mêmes hasards m'ont remis sur son sillage . Devenu photographe professionnel et franchement sympathique ( selon mes critères) , il m' a donné un accord généreux pour utiliser ses images . Un grand merci á Christophe Gardner , dont les albums sur Facebook sont de ces friandises irrésistibles auxquelles on revient pour se sentir vivants .
Délire transdiluvien.
Il pleuvait depuis trois semaines . Quand je dis qu' y pleuvait , pour qu' vous compreniez bien , j' veux dire toutes sortes de pluies , précipitations atmosphèriques qu' y disent à la télé ... de toutes les couleurs , vertes et pas mûres ... Par des averses méchantes , hallebardesques , de celles qui te fouettent la gueule et l' ame sans prévenir , ça avait commencé ... en pas deux secondes , la douche ... ah ! ça tu te sens vivant , le pif déchiqueté , les cils en essuies-glaces qui peuvent plus assurer , la goutte au nez , pas la goutte plutôt le ruisselet ... le rû ... dégoulinade ... plic plic ploc plic plic ... " I ' am singing in the rain " ... " Toute la pluie tombe sur moi " , " Un p'tit coin d' parapluie ". Le répertoire y passait . Des fois , ça paraissait se calmer , tu retirais ta capuche , t'en pouvais plus d'être moite , tu te pressais de trouver ton logis ... ou un logis quelconque susceptible de t' accueuillir une heure ou deux le temps de sècher un peu ... S'abriter ...le but , l' idée fixe ... Sècher un peu , lubie ... mais te presser te donnait chaud , tu retirais le suroit , te détendais un moment , ralentissais le pas , respirais pleins poumons , à la maitre-nageur... et vlan ! pflash ! un autre cumulonimbus venait te faire ta fête , sabrer le champ' céleste façon pilote de formule 1 , plein jet plein ta pomme ! Aspertion !... Redouche ! ... Mais pas que ça qu'on avait eu . Après les douches , écossaises en diable , on a dit bonjour les trombes ... tournoyantes , façon cyclone , dans les avenues , rues , ruelles , cours et arrières-cours , cloîtres , patios ... de cette petite ville où je trainais ma peine ... Pour précipiter , ça précipitait ! Y avait plus d' ciel depuis des jours , juste un fleuve qui nous surplombait en éclaboussant sa rage , nous glaviotait son mépris liquide , inondait le bitume et la vanité des hommes de son indifférente incontinence ... ciel , sol , haut , bas , y avait plus guère que les lois de la gravité et la géométrie euclidienne pour savoir où était quoi . Averses , trombes , deux semaines de soupe , de la grèle même des fois ... Comme si on n' avait pas assez été douchés , y avait eu une suite . De la tempête kung-fu qui te laisse groggy enfermé quelque part où l'eau rentre pas , enfin , pas trop , assourdi des hululements , ricanements de hyènes défendant leur charogne , mugissements vengeurs minotauresques , orgues gothiques outre-tombales ,vrombissements poltergeist ... que l' artillerie éolienne poussait ... en largant obus liquides , pilonement , tout calibre ... de là , de la furie climatologique , on était passé à un calme gris relatif , un cessez-le-feu unilatéral ( tu parles ! unilatéral ... et pour cause ! Bien content qu'on était l' humanité de pas être noyés , liquefiés , dissous ... et dix sous , pour l' humanité , somme toute c'est p't ' être pas un mauvais prix ... ) . Ouais , ouais ouais ... on rigole , là , maintenant , normal , on s'en est sorti ... sortis du plus de ciel , hululements , trombes , torrentielles ...Vous avez remarqué comme on est content d' être vivant après que l' Ankou soit passé pas loin ? On rigole pour bien cacher notre frousse , ou alors on se marre d' avoir encore un sursis ... même si on sait que le sursis c' est guère plus qu' un leurre cruel ... Toujours est-il que tout le monde avait la peau des doigts fripée de tant d' humidité , la mousson du genre portative et individuelle , qui te suit te poursuit . Cherchez plus l' Atlantide , ici , là , partout qu' elle était ! Vous vous dites " Il exagère , il va nous parler du déluge . Mathusalem gagateux , croire qu' c'était le mont Ararat son village qu' y nous cause ! " Aah ! Mes p'tits cocos !... Je vous réponds , vous l'aurez voulu , z'avez étés prévenus ... qu' à lire mes parutions , venez pas dire après que je suis soupe-au-lait instable cinglé ... Mon pote le Docteur Alois Alz......er ( merde j'oublie son nom de famille , pourtant j' connais qu' lui ... ) et moi même nous vous pissons à la raie . Avec le plus grand respect qu 'exige cette foutaise de correction politique , bien entendu ... Et même si c' était que j' exagère ? Dites ! Vous y étiez , vous ? Les avez vues sauter les plaques d`égouts , 20 kilos de fonte propulsés par un geyser de fange , avez essayé de traverser une rue en pente sans perdre vos godasses ? Torrents les rues en pente, mes amis , cascades les escaliers , manquait plus que la remontée des saumons ! Au rythme où ça allait , l' inondation , z' allaient pas tarder , les saumons ! Avez-vous seulement expérimenté une fois , une seule fois dans votre petite vie , cet instinct qui fait que tout animal recherche le point le plus élevé de la région ? Z'avez vus les chats , les chiens , les mulots , vivre en compagnons d' infortune entre les pattes des humains terrés aterrés ? Les cancrelats , les cafards qui fuient la noyade ? A la limite j' vous excuse la médisance si vous avez naufragé , radeau de survie , de la Méduse , Titanic ... Bon , j'arrête mais c'est pasque je veux pas vous perdre dans mes querelles ... et que j' suis un peu ours , j' vous l' ai accordé dès la première parution , on va pas y rev'nir . Et puis ces interventions votres , vous vous les gardez bien au chaud et les mettez dans la case " commentaires " , on vous répondra ... peut-être . J' vous disais : la pluie , les pluies , cette acalmie , trois gouttes , rien pour ainsi dire , et puis enfin le ciel ... ou ce qu' il pouvait en rester ... qu' on savait plus depuis des jours si y avait un ciel .... revenu il était , plombé , gris , plein de nuances de gris , moutonnements compacts hermétiques, plutôt apaisants vu ce qu' on avait subi nuits jours semaines durant . Ouiche ! Pas longtemps qu' on a pu l' voir le ciel !... le temps tout juste qu 'on sache qu' il nous était pas tombé sur la tête tout entier... le temps qu'arrive gentiment la bruine .... crachin ... Plus du glaviot comme j'vous décrivais les jours furieux qu'on avait eu , plus ça du tout maintenant : du brumisateur ... nébulisateur ... de l'eau encore mais atomisée , un brouillard qui tombe tombe tombe sans discontinuer ... et remplit les poumons ... un temps " parti pour rester " qu ' y disaient les gens à la supérette . Partir pour rester .... une idée comme une autre , le populo l' a des formules qui portent à philosopher ... Mais on n'est pas porté aux grandes réflexions quand on risque à chaque pas de s' cogner la tronche dans quelqu'un , contre un mur , un réverbère , trébucher sur une plaque d`´égout retombée des geysers ... visibilité deux , trois mètres , la ouate ... " De toutes les matières , c'est la ouate qu'elle préfère " chantait Caroline Loeb . Y avait plus guère que ça , la chansonnette , les ritournelles , pour garder un semblant de moral ... La bruine ça vous rentre , ça vous colle , ça vous lache plus ,vous faites éponge .... déjà qu' les fringues sentaient le moisi , là on étaient près pour les champignonières sur les moquettes , dans les chaussettes ... draps moites , papiers peints qui cloquaient , décollaient ... jusqu'au plâtre des murs qui tournait argile , s' effritait poussière ... murs et plafonds façon boue . Puis bibi je m' trainais par la ville , morose ... au bout d' un moment l' ambiance commence à déteindre sur l' individu , tout ce gris , cette flotte ... des jours , semaines , durant ... l' humidité partout , dans tout . Et le ciel qu' après des semaines on avait cru revoir ?... pas sûr ... nuages , grisaille , ça qu' on avait vu ... Dans ma tête les chansons devenaient nostalgiques , parlaient plus de tropiques , de filles sucrées , de fruits rares , avec jeux de mots ... à la place : la môme Piaf , la Gréco , Barbara .... Tiens , Barbara ..." Il pleuvait sur Brest ce jour là , et tu marchais souriante , épanouie , ravie , ruisselante sous la pluie ... Rapelle-toi Barbara , il pleuvait sans cesse sur Brest ... " . Prévert , mon enfance , ceux qui m' lisent le blog savent bien ... La déprime météorologiquement induite , j' connaissais les symptomes , déjà y a des années après qu'on m'ait mis en kaki avec quelques centaines de gugusses tout aussi démotivés que mézigue , je pensais plus ... ou presque plus ... ralenti ... en monocolor les pensées ... du monocolor kaki . Ça marque . Y a des trucs , comme la déprime , que le bon docteur Alois vous escamote pas . Connue , la déprime , reconnue ! Du coup thérapie de choc , réaction immédiate de vot' serviteur , pas sombrer , pas se laisser entrainer par la baisse dégoulinante de moral , pas mon genre ... la déprime , les crabes , et même mon pote Alois des fois , j ' les emmerde ... Thérapie : gymnastique lente mais obstinée , á la chinoise ... tan tien etcaetera ... Riez , n' empêche qu' aprés j' me suis souvenu d' une boutique ... une échoppe ... pas loin d' la mairie ... ou de l' église ... un fleuriste ... vers la mairie , après le bar-tabac qui f'sait angle , la boulangerie à coté , la banque presque en face ... Quand tu sens que ta joie de vivre s' effiloche , tu cherches quelque chose qui te fasse un peu rêver ... le fleuriste , sa boutique , bouée de sauvetage ! J'étais passé vingt fois devant , dans ma errance ... la tête dans la capuche ... une toute petite vitrine , embuée un peu . Mais toutes les vitrines étaient embuées ... ou carrément aquarium ... Qu ' on savait plus , j' vous assure , de quel coté d ' la vitre de l' aquarium qu 'on était ... si vous vous faites une idée ... Oh mais ! pas que fleuriste : fleuriste- pépiniériste , s' il vous plait ! Dans la vitrine des plantes vertes , des fleurs en pots , en gerbes , des bonzais , des cactées ... derrière la buée ... qu à force d'être dans la brume , la bruine , on savait plus si elle était dehors ou dedans , la buée , de quel coté l 'aquarium ... essayez d' imaginer , pas que j' vous répète ... Et puis là dedans , au-delà de la devanture : des murs couleur d' azur , une couleur qu' on n' avait pas vu là haut au dessus de nos têtes depuis des jours , j' vous ai dit , j' vous répète , désolé , ma vieillerie , mes radotages . Ou lagon , comme couleur , les murs ... que ça vous donnait presque envie de vous plonger dedans , même tout habillé ... vu qu' on était déjà trempés , détrempés ... Ce matin-là j' me suis décidé à entrer ... un besoin pressant , c' était , entrer pour voir de la couleur , du naturel , de la terre pas submergée . Z' avez vu " Water world " , le film ? moi pareil , à la recherche du bon vieux plancher des vaches , du stable , du coloré , de la verdure ... Pourtant l' élément liquide j' aime , j' ai passé du temps dessus , dedans , dessous même ... mais là , y m' fallait des parfums , ou au moins quelque chose qui m' y fasse penser , y croire . A l ' école on nous disait " l'eau est incolore , inodore et sans saveur " ... c' était avant qu'ils nous foutent des hipochlorites et toutes leurs saloperies chimiques dans la flotte ... Je digresse , faites excuse , un vice que j'ai , coq à l' ane et Docteur Alois ... Le fleuriste , j' y reviens , j' vous ramène devant , là après le coin bar-tabac et la boulangerie , moi dans mon ciré , bottes en caoutchouc , dans l' crachin , la mouise , la purée d' pois ... sorte de Boudu sauvé des eaux moderne , caricature d' un Michel Simon de sous-préfecture en manque d' un Jean Renoir , j' étais . Pauvre , heureux , mouillé morose , en vue du lagon ... Un p'tit temps d' arrêt devant la porte vitrée ... savourer à l' avance , mon truc á moi , un rituel pour ainsi dire ... me remplir les mirettes du bleu lagon des murs , lá-dedans . Le chambranle de la porte ... bois sombre , encaustiqué à l' ancienne , pas un de ces vernis dégueulasses qui s' écaillent , qui lèprent ... là la pluie la bruine les gouttes glissaient dessus , hydrographies capricieuses ,cabalistiques bon signe je m'suis dit . Du solide , du hêtre , p'tèt ' du chataigner , dur de voir , aussi bien ç' aurait pu être du chataigner que du merisier , question essences lignifères j' entrave pas un pet ... en tout cas chaud à l' oeil , au coeur ... Soigné , ciré , encaustiqué , graissé , pâtiné . Imputrescible . Du bois qui se laisse pas submerger , le déluge impuissant , j' vous disais bien , cette échoppe : bouée de sauvetage , bois de survie . Allez hop , je m'ébroue façon chien mouillé , j'en ai l' odeur d'ailleurs du chien mouillé . Pas qu' moi , tous on sent l' chien mouillé , moitié fauves moitié lichens . Poignée de porte en faience vieil ivoire montée sur laiton . Magie ? J' entre .
Croyez moi croyez moi pas , là tout de suite , le seuil , la porte , l' entrée ... un vertige . Ou plutôt l' inverse , une ivresse , une lévitation , une bouffée . Pas qu' j' ai l' nez chatouilleux ( tiens , une petite contrepèterie facile , pour les amateurs ) , presque anosmique j' étais avec ma sinusite , de tant et tant d' eau . Et pourtant , c' était bien des parfums qui m' tournaient un peu la tête , léger léger je m' sentais d' un coup , en apesanteur ... baigné dans la couleur lagon des mers du sud ... en fermant les yeux , mouillé trempé comme j' étais , je m' sentais dans ce lagon , j ' flottais dans les eaux turquoises , bercé par les ondes languides que la barrière de corail laissait passer parcimonieusement ... la petite Rarahu , la fiancée de Loti lieutenant de vaisseau ( et non de Léautaud lieutenant de vessie , pas confondre ) coiffant ses cheveux sous les palmes , invitation luxuriante , luxurieuse ... dans un pré sentant le manioc et l' orchidée sauvage les chevaux blancs peints par Gauguin paissent et renaclent ... Oh mais non ! Par la barbe de mes aieux , nom d'un p'tit bonhomme de tonnerre de Brest ( c'est rien , une réminiscence , Brest , Barbara ...) ! J' ouvre les yeux , diantre foutre et palsambleu , c'est pas des chevaux , c'est pas des hénnissements lointains , le ressac non plus , c'est un mec ! y m' cause je crois ... Un type tout c' qui y a de normal , en blouse bleu-gris , cheveux courts , petites bajoues naissantes , archétype du fleuriste-pépiniériste dans les quarante balais ... Pas la petite Rarahu , non non non ! ... Ce que j' prenais pour le bruit du ressac , pour la mélopée lointaine des vahinées , pour des soupirs alizéens , non non non , c'est sa voix ... basse , douce , rassurante , un filet de voix chantonnant , comme une berceuse ... un murmure frais et rauque à la fois ... baryton j' dirais ...Attendez , un moment ... je reviens sur terre , je redescends dans l' échoppe , y m' dit quoi ? hein ? quoi ? Il parle pas fort j' vous ai dit , y m' demande queq' chose ... Si ça va ... ça va ?Euh !.. Hein ? une chaise ? Oui , une chaise , j' veux bien , c'est gentil , merci , pardon , excuses , on est si bien dans vot' boutique , que j' lui dis ...
__" Bien entendu , monsieur , vous n' êtes pas le premier à entrer et à avoir un petit malaise ..." Son demi sourire entre gentil et ironique est pas pour me déplaire ... ambigüe attitude . " Veuillez prendre ce siege , monsieur " . Deux fois qu ' il m' appelle monsieur , ça fait drole , avec ma gueule de traine-les-rues immigré , j' ai pas l' habitude .
Je reprends mes esprits , enfin , ce qui me sert d'esprits :
__ " Pas malaise , " j'y dis , " juste comme un bonheur qui vous tombe dessus " . Et j' lui chante du Gilles Vigneault : " C' était un p'tit bonheur , que j'avais ramassé ... " Il va se dire que j' suis bourré ou qu' y m' manque une case ... Tant mieux , je cherche pas la conversation ... Mais pas du tout ,gourance , v' la t' y pas que l' quidam y m' la continue en souriant , rêveur : " Il était tout en pleurs , sur le bord d'un fossé ... " Ses "r" roulent doucement comme les calots dans la poche d' un môme ( les mômes jouent-ils toujours aux billes ? ) , ses "s" sifflotent comme l' osier d' une chistera en mouvement , y a d' la farigoulette et du romarin dans l' intonation ... M' étonnerait pas qu' il ait une petite panse rebondie sous sa blouse ... Ici dedans ça fleure bon le terreau , le frais , la capucine , la primevère , les jonquilles . Ça doit sentir pas mal fort , vu que malgré la sinusite mes narines frémissent , picotent ... je m' assieds , je referme les yeux ... me laisse glisser dans le lagon ... goyaves , maracuyas , jujubes , azalées , sterlizias , je sais plus c' qui est imagination , c' qu' est réalité . Hallucinattions olfactives , propres des hyposmiques ... on s' invente des senteurs , on mélange des souvenirs lointains de quand on avait encore de l' odorat , le shalimar dont s' aspergeait ma mère , le varech des gréves , les silex des bords de Loire , la résine des pins , la bruyère , les ajoncs en fleur , l' effluve ensorcelante d' un sillage féminin , le sable des dunes chauffées à blanc , le bloc opératoire de chirurgie , le lait bouilli , des amandiers faisant éclater leurs bourgeons , la nuque d' une rousse naturelle , le fenouil sur un bar grillé , la naissance des seins d'une blonde , les encrier des pupitres de la communale , le pubis d' une brune , le souk de Marrakech ...tout se mélange et vous saoule ... Heureusement que je suis sur cette chaise , ça recommence à faire tournez manège dans ma tête , faut qu ' j' rouvre les yeux , que j ' fixe un point stable , me refasse géostationnaire ... sortir du balancement des vagues paresseuses de c' lagon . Le pépinièristte accueuillant serviable et ironique est plus devant moi , il fourrage dans des fougères , arrose des arums ... volète entre les violettes ... Il vaque de-ci-là débonnaire entre des primevères , se penche sur les pensées , sur ses pensées aussi il m' semble ... Un rèveur un peu il doit être , songeur ... À quoi qu' il pense c't 'homme ? ... En tout cas il m' a oublié ... j' reste isolé entre les azalées ... dans l' coin des bonzais ... La houle dans ma tête reflue , ça se fait plus stable autour ... Bibi en profite pour jouer des mirettes , s ' les remplir de couleurs ... des feuilles , des pétales , des sépales , des étamines , des pistils ... des jaunes poussin , mordorés presque bruns , des ors tirant sur le vermeil , des rouges sang , pourpres cardinales , des mauves , bleus de Prusse , des blancs éclatants ou déjà cassés , coquille d' oeuf , et puis du vert de toutes les nuances , une jungle de verts , du vert taché de vert , strié de vert , des dégradés de vert . Primeur , sombre , frais , brillantiné , du vert ! du vert quasi bleu , du vert quasi jaune ! Explosions de verts ! Les gens s' extasient , se pâment devant les bruns de l' automne , patati patata , mais les verts du printemps , j' sais pas , c' est comme une énorme bouffée d' oxygène , de vie , un voyage en ballon ... faut croire que les feuilles vives me plaisent autant sinon plus que les feuilles mortes ... les pòusses , les arbustes , les frondaisons , un sous-bois où entre un rai de soleil ... qui chauffe et fait pêter les bourgeons ... les milliers de spores dansant dans ce rai de lumière , comme un encens á la vie ... Lumière ? Rai ? De soleil ? C' est pas une hallu , ça , je l' vois , d' un coup il fait plus clair dans ce lagon , pardon , dans cette boutique , moi le cul sur ma chaise ... Pas possible ... sûr c' est mon malaise , un éblouissement , j' croyais qu' ça allait mieux , nakash bono bezef , j' vais pas tarder à virer d' l' oeil oui ... Ah mais non ! pas hallu , de la lueur , du jour , mon pépiniéristte chantonneur aussi , il le voit ... ce rai ... il s' approche un peu de la porte vitrée , un pas presque imperceptible , il patine , lévite ... L' a l' air de pas trop y croire , moi non plus d' ailleurs . Du coup je l' regarde , lui , le démiurge du lieu . Il se penche un peu , regarde le ciel par dessus les toits rincés ... optimiste je l' trouve , du ciel c'est pas sûr qu'il en voye , pas sûr qu 'il en reste ... Enfin quand même , cette lumière du dehors ... cette fente de lumière qui enfle , dilate , danse , joue ... Il en pense quoi lui , le pépinériste ? Démiurge je disais ça pour rire , pas me moquer non , moi moqueur , un peu , oui , certes ... mais pas méchamment ... tendrement mutin ... Démiurge ! ... de là à c' qu' y puisse faire apparaitre un rayon de soleil ... possible après tout que les parfums me tournent la tête ... Ou qu' on soye en pleine féérie dans un oasis du Pays des Mille et une Pluies . Bon ! le v'la qui se r'dresse , poings sur les hanches ...plus songeur qu ' avant , je trouve , rêveur superlatif ... J' crois bien qu' il l' a vue , la lumière ... façon Blues Brothers ... manquent que les godspells ... Ah mais je veux , qu' il l' a vue ! le ciel même , si ça se trouve : sur son front y a comme une lueur , réverbération ... ses tifs grisonnants s'argentent ... serviteur est casi anosmique , soit , mais pas miro ! Si ce mec me joue la comédie , faut direct lui donner un César ! Va savoir , aujourd'hui avec leurs programmes télé caméra-cachée , leurs youtubes ... Aujourd'hui faut plus croire à rien , ça qu'ils veulent les ceusses qui font profession de junkys du pouvoir , plus qu' on sache très bien c' qui est réel , c' qui est virtuel ... Y a plus guère que les traine-misères dans mon genre qui s' souviennent d'avant c'te foutue réalité virtuelle , les vieux ours mouillés depuis des semaines , réfugiés au milieu des fleurs en pots , qu' ont souvenir d' un temps ousque le virtuel s' appelait imagination . Enfin quand même ce s'rait un peu fort de café , qu'il me prenne comme objet d' une de ces blagues ... et puis d' ailleurs j' en ai rien à foutre , là maintenant je vis un truc pas commun , y s' passe quelque chose , j' en profite , en plus moi pas mesquin j' vous l' partage ... notre pépiniériste ... Du rouge lui est venu aux pommettes , ses sourcils se sont un peu relevés , ses narines frémissent ( à lui aussi , ça doit dégager les odeurs , voyez , pas délire du tout , la stricte vérité vécue , telle qu' elle ) , il papillonne des paupières . Proie d' une intense émotion comme diraient certains ...ceux qui plaisent , vendent , produisent , alignent les mots. En tout cas , c' est comme si j'existais plus pour lui ... Pas m' en plaindre ! Tant que j' peux rester au sec ... dans tout ça c' qui m' importe c' est de m' goinfrer de sec , de couleurs , parfums , effluves ... tout hyposmique que j' sois , un caprice disons . Ce trait de lumière qui serpente au dessus des corolles , quand même , c' est bizarre , comme une caresse sur du velours , comme un frolement micrométrique sur le léger duvet blond de la cambrure de mon aimée , Sole ... Bizarre , sensuel , captivant ... Et puis pourquoi je m' sens tout lèger ? Depuis que j' ai franchi la porte , tout moi se sent heureux . Le voilà mon malaise , le voilà le " P'tit bonheur " de Vignault , pas mon état normal , ça ... pas désagréable , peux pas dire ... un shoot puissant , un trip au pays de " j' suis bien " ... C'est pas tant que je sache pas c' que c' est , heureux je suis , à tout instant , même les durs , miraculé en sursis reconnaissant suis ... mais moi c' est le bonheur discret , intime , serein ... pas à l' affiche . Là , explosion de bien-être , la " fraicheur Fa " de la publicité ... Une vieille pub' , aujourd'hui ils te disent carrément : la crème Machin , offre un shoot de fraicheur à ta peau ! Les mecs d' aujourd'hui se shootent à la crème faciale . J' vous dis ça en passant , vous vous en foutez , " Au fait ! Au fait ! " je vous entends toujours pressés , " speed " . Un moment ! Si j' vous dis que là maintenant tout de suite tout va bien , très très bien , fleuriste enchanteur ... si y' avait pas mes bottes en caoutchouc , probable que je léviterais moi aussi , comme c' t' homme ... Il a gardé une main sur la hanche droite , de l' autre il explore ce rayon chaud , rayon de soleil , le doute est plus permis , dehors y fait jour , c'est plus purée de pois grisaille , lumineux d' un coup , un lumineux timide , un peu pâle , un soleil convalescent , vaguement anémié , qui semble s' excuser d' avoir tant tardé ... mais soleil mes p'tits potes , soleil ! Sa main gauche joile main de quarantenaire boutiquier , j' la vois ... qui ondule dans la lumière , j' vous ai dit , mais non c' est pas vrai ! C' est la lumière qui vibre autour de ses doigts , son poignet ... lui qui guide le rai , lui qui l' expanse ! J' vous raconte pas des bourres , regardez vous-même , il la dirige la lumière , la fait couler par ci par là ... il pianote doucement du bout des doigts au dessus des étals , un sable fin d`étincelles dorées saupoudre les étals , les corroles se font plus vives , se redressent ... Parole ! Pas des craques , pas des fards : ses doigts comme la fée Clochette de Peter Pan ... Magicien , marchand de sable ( celui qui , sur son nuage , disait " Bonne nuit Nicolas , bonne nuit Pimprenelle " et Nounours ajoutait " Bonne nuit les petits "). Petit à petit la lumière se fait plus chaude , plus douce , tendre , enveloppante , je m' dissous dedans , j'existe plus ... Et si ce type dans sa floristerie - pépinière cultivait des choses pas avouables ? Que leurs vapeurs me f'raient l' effet que ... qui ... ? Il répand la lumière , la chaleur , la douceur , tranquilement , pas à pas , d' une plante , d'une fleur l' autre ... L' est plus très loin de moi , il murmure , ventriloque ... leur dit des choses aux choses végétales ... J'essaie de comprendre ce ron-ron qui sort de lui ... rassurant ron-ron , thérapeutique , ah c' que j' suis bien ici ... L' a l'air de dire , avec les yeux aussi : " Mes mignonnes , mes douces , mes belles ... C' est l' heure , Monsieur Printemps est arrivé , venez lui faire un bisou , il a amené les friandises que vous aimez tant ... Anémone , Rose , Marguerite , épanouissez vous , Lys redresse-toi ... " Alors là il me souffle , le gus , pas que magicien doigts en pluie de photons , enchanteur poète aussi ... dingue ? Psychopate peut-être ... Y a personne que lui et moi dans son bouiboui , aux fleurs qu'il cause ! Gromelle , psalmodie : "Finis les frimas , bientôt nous sortirons , vous prendrez le frais sous l' auvent , plus de lampes électriques mes aimées ... Ça a été dur , je sais , ces mois passés mais ça y est , c'est la Renaissance , Ronsard , La Boétie , Marot , Louise Labbé , Montaigne, l' école de Fontainebleau ... Je vous ai lu ces suaves créateurs ,vous ai montré Gabrielle d' Estrée . Ahh ! le manièrisme vous va si bien ." En temps normal je resterais pas une minute de plus avec un pépiniériste qui ventriloque en semant des étincelles , des éclats incandescents , des ondes de chaleur . Mais les temps sont-ils normaux ? Et puis je vous ai raconté , cette torpeur ... et pourquoi qu 'il cause de ce portrait de Gabrielle d' Estrée ? Comment , qui peut savoir ? ... que ce portrait fût , entre mes 6 et mes 9 ans , l'origine de l'éveil des sens , des premières tentatives de branlettes ...? Les hasards , les coincidences , et si c' était fruit de nos désirs ? Philosophe anosmique mézigue , mais z' y avez pensé à ça ? Que chacun crèe son propre destin , son propre vécu ? Mirage tout , donc pas bien grave ... Arrivera ce que peut , ce que veut ... Enfin tout de même , il est bizarre ce pépiniériste , vous me direz pas ... J' vais pas moisir sur cette chaise ... il fait sec , il fait jour , y a sûrement un peu de soleil , le ciel dehors là-haut revenu , revenu pour rester dira-t-on à la supérette ? Mais ... la torpeur ... le bien-être , j' vous ai dit ... ou quoi ou qu 'est-ce , pas la force de me bouger ... Il est tout près maintenant l' apologue du XVII siècle , mi-homme mi dieu , moi comme un con je peux pas éviter de tendre l' oreille , regarder ses mains , tout le petit local illuminé , le lagon chaud , scintillant hypnotique ... Et puis il tourne la tête vers moi affalé nonchalant sur la chaise , et là , de profil , il fixe son regard sur mon front , là pile entre les deux yeux ... Gast! Alarme ! maximale , immédiate . Je réussis à me redresser , hop ! Pas être loque , ou pas le paraitre ...Ça y est , pas facile , mais j' suis debout . Eh ! Et même pas vouté , droit dans mes bottes ! Par la force de la volonté , j' vous dis , concentration maximale , l' instinct ... L' instinct et la technique taoiste , tout dire ... Des années et des années à étudier ces chinoiseries ... ridicules ... que vous dites ... n' empêche ... Je me ressaisis ... Ah ! bien sûr vous , tout de suite , vous m' ratez pas , arguties de vos vipèrines langues : " Taoisme ? L'art du Wu wei , du non-agir , qui fait que tu te ressaissises ? Antinomique , fraudeur , toi et ton copain le Docteur Alois Machin , là ... Depuis l' début à nous raconter des bourres , menage en bateau etcaetera ... " Alors là je vous arrête tout de suite : d' une , j' vous rappelle encore une fois pour les mal-comprenants , z' avez une rubrique " commentaires " pour ces remarques oiseuses votres , et deuzio non-agir ça veut pas dire rester assis sur son cul , causez pas de c' que vous connaissez pas . Et toc ! moi sgreugneugneu et ronchonchon , pas aimable peut-être , c' est c' qui m' sauve ! J' suis debout , j' vais prendre congé poliment , pas gèner , c'est un peu intime ce truc du gugusse qui propage le soleil et fait causette avec son arrière-boutique végétale , j' voudrais pas être de trop ... Lui y continue à me regarder de profil là son poing sur la hanche , main gauche sucrant les fleurs de douceur et lumière , mais fixe le regard , sourire changé , professionnel , automatique ...
__ " Jeeeeuh ... " Pas le temps de dire plus , il se dirige à moi voix sourde caline qui fait vibrer l' air :
__ " Vous en avez l' ame , je l' ai vu dès que vous êtes entré ..." De quoi t 'est-ce que c'est t'y qui m' raconte ? ... L' ame ? de quoi ? ... plus bargeot que moi , pas blanc-bleu le citoyen pépiniériste ... forcément , lui vivre tous les jours au milieu des effluves , bien plus atteint , pensez ! Déjà moi , la sinusite protègeant , je sens bien qu' il y a quelque chose dans l' air ... des spores ? ... Alors lui intoxiqué dernier globule , sûrement ... c'est où la sortie , c'est comment qu'on l' freine ?
__ " Vous feriez un excellent bonzai d' ailante , savez-vous ? Vous avez ce port un peu altier , comme détaché de tout ... vous ne sentez pas très bon ... propre de l' ailante ... vous devez aimer l' Asie ..." Il commence à m' énerver un peu , monsieur le mage du règne végétal , sa prestidigitation photonique , ses intonations encantatoires , divination entropique...
__ " De plus , comme l' ailante , vous avez l' air d`être totalement inutile , sans vouloir vous froisser . Vaguement décoratif , certainement prosélytiquement subversif... vous êtes le candidat bonzai parfait ..." Ah! Ahh! J'adore ! "sans vouloir vous froisser " ! En fait ça ne me froisse pas , je sais déjà que l' ailante est un arbre fait d' un bois casiment inexploitable , il va jusqu'à bruler mal ... c' est vous dire ... Mais qu'on veuille faire de moi un bonzai ! Pour ça qu' il m'avait assis , envouté dans ce recoin , son ron-ron ... Minute papillon ! Un petit peu de s' il vous plait ! Sachez bien , les racines , quand je me les sens pousser un peu trop , je les coupe ...les tranche ... En Amazonie on dit qu' y avait des indiens réducteurs de têtes , ici on a des pépiniéristes qui te rèvent bonzai ! Te voient en pot ! T' ensorcellent pour ... A ça qu' elle est parvenue notre magnifique civilisation post-moderne ! Homère n'est pas si loin , Circée ... N' empêche , y a des botanistes bien singuliers ...
Avant de tourner le coin du bistrot , oui vous avez compris , avec mes cliques et mes claques, j'ai juste pris le temps d' un coup d' oeil sur l' enseigne ... Merlin Déméter , fleuriste pépiniériste ... Que vous sachiez ... Si vous m' croyez pas allez-y voir , vos risques périls ... vous pourrez toujours le saluer " Monsieur Merlin ? Enchanté ... " Mais riez pas trop , ce Déméter pour ce que j' en ai appris appartient à une famille dont la lignée remonte jusqu' à l' antiquité , longue tradition agricole , en Grèce parait-il ... Déméter , cherchez sur Google ... Allez-y si vous osez asseyez-vous ...
__" Bien entendu , monsieur , vous n' êtes pas le premier à entrer et à avoir un petit malaise ..." Son demi sourire entre gentil et ironique est pas pour me déplaire ... ambigüe attitude . " Veuillez prendre ce siege , monsieur " . Deux fois qu ' il m' appelle monsieur , ça fait drole , avec ma gueule de traine-les-rues immigré , j' ai pas l' habitude .
Je reprends mes esprits , enfin , ce qui me sert d'esprits :
__ " Pas malaise , " j'y dis , " juste comme un bonheur qui vous tombe dessus " . Et j' lui chante du Gilles Vigneault : " C' était un p'tit bonheur , que j'avais ramassé ... " Il va se dire que j' suis bourré ou qu' y m' manque une case ... Tant mieux , je cherche pas la conversation ... Mais pas du tout ,gourance , v' la t' y pas que l' quidam y m' la continue en souriant , rêveur : " Il était tout en pleurs , sur le bord d'un fossé ... " Ses "r" roulent doucement comme les calots dans la poche d' un môme ( les mômes jouent-ils toujours aux billes ? ) , ses "s" sifflotent comme l' osier d' une chistera en mouvement , y a d' la farigoulette et du romarin dans l' intonation ... M' étonnerait pas qu' il ait une petite panse rebondie sous sa blouse ... Ici dedans ça fleure bon le terreau , le frais , la capucine , la primevère , les jonquilles . Ça doit sentir pas mal fort , vu que malgré la sinusite mes narines frémissent , picotent ... je m' assieds , je referme les yeux ... me laisse glisser dans le lagon ... goyaves , maracuyas , jujubes , azalées , sterlizias , je sais plus c' qui est imagination , c' qu' est réalité . Hallucinattions olfactives , propres des hyposmiques ... on s' invente des senteurs , on mélange des souvenirs lointains de quand on avait encore de l' odorat , le shalimar dont s' aspergeait ma mère , le varech des gréves , les silex des bords de Loire , la résine des pins , la bruyère , les ajoncs en fleur , l' effluve ensorcelante d' un sillage féminin , le sable des dunes chauffées à blanc , le bloc opératoire de chirurgie , le lait bouilli , des amandiers faisant éclater leurs bourgeons , la nuque d' une rousse naturelle , le fenouil sur un bar grillé , la naissance des seins d'une blonde , les encrier des pupitres de la communale , le pubis d' une brune , le souk de Marrakech ...tout se mélange et vous saoule ... Heureusement que je suis sur cette chaise , ça recommence à faire tournez manège dans ma tête , faut qu ' j' rouvre les yeux , que j ' fixe un point stable , me refasse géostationnaire ... sortir du balancement des vagues paresseuses de c' lagon . Le pépinièristte accueuillant serviable et ironique est plus devant moi , il fourrage dans des fougères , arrose des arums ... volète entre les violettes ... Il vaque de-ci-là débonnaire entre des primevères , se penche sur les pensées , sur ses pensées aussi il m' semble ... Un rèveur un peu il doit être , songeur ... À quoi qu' il pense c't 'homme ? ... En tout cas il m' a oublié ... j' reste isolé entre les azalées ... dans l' coin des bonzais ... La houle dans ma tête reflue , ça se fait plus stable autour ... Bibi en profite pour jouer des mirettes , s ' les remplir de couleurs ... des feuilles , des pétales , des sépales , des étamines , des pistils ... des jaunes poussin , mordorés presque bruns , des ors tirant sur le vermeil , des rouges sang , pourpres cardinales , des mauves , bleus de Prusse , des blancs éclatants ou déjà cassés , coquille d' oeuf , et puis du vert de toutes les nuances , une jungle de verts , du vert taché de vert , strié de vert , des dégradés de vert . Primeur , sombre , frais , brillantiné , du vert ! du vert quasi bleu , du vert quasi jaune ! Explosions de verts ! Les gens s' extasient , se pâment devant les bruns de l' automne , patati patata , mais les verts du printemps , j' sais pas , c' est comme une énorme bouffée d' oxygène , de vie , un voyage en ballon ... faut croire que les feuilles vives me plaisent autant sinon plus que les feuilles mortes ... les pòusses , les arbustes , les frondaisons , un sous-bois où entre un rai de soleil ... qui chauffe et fait pêter les bourgeons ... les milliers de spores dansant dans ce rai de lumière , comme un encens á la vie ... Lumière ? Rai ? De soleil ? C' est pas une hallu , ça , je l' vois , d' un coup il fait plus clair dans ce lagon , pardon , dans cette boutique , moi le cul sur ma chaise ... Pas possible ... sûr c' est mon malaise , un éblouissement , j' croyais qu' ça allait mieux , nakash bono bezef , j' vais pas tarder à virer d' l' oeil oui ... Ah mais non ! pas hallu , de la lueur , du jour , mon pépiniéristte chantonneur aussi , il le voit ... ce rai ... il s' approche un peu de la porte vitrée , un pas presque imperceptible , il patine , lévite ... L' a l' air de pas trop y croire , moi non plus d' ailleurs . Du coup je l' regarde , lui , le démiurge du lieu . Il se penche un peu , regarde le ciel par dessus les toits rincés ... optimiste je l' trouve , du ciel c'est pas sûr qu'il en voye , pas sûr qu 'il en reste ... Enfin quand même , cette lumière du dehors ... cette fente de lumière qui enfle , dilate , danse , joue ... Il en pense quoi lui , le pépinériste ? Démiurge je disais ça pour rire , pas me moquer non , moi moqueur , un peu , oui , certes ... mais pas méchamment ... tendrement mutin ... Démiurge ! ... de là à c' qu' y puisse faire apparaitre un rayon de soleil ... possible après tout que les parfums me tournent la tête ... Ou qu' on soye en pleine féérie dans un oasis du Pays des Mille et une Pluies . Bon ! le v'la qui se r'dresse , poings sur les hanches ...plus songeur qu ' avant , je trouve , rêveur superlatif ... J' crois bien qu' il l' a vue , la lumière ... façon Blues Brothers ... manquent que les godspells ... Ah mais je veux , qu' il l' a vue ! le ciel même , si ça se trouve : sur son front y a comme une lueur , réverbération ... ses tifs grisonnants s'argentent ... serviteur est casi anosmique , soit , mais pas miro ! Si ce mec me joue la comédie , faut direct lui donner un César ! Va savoir , aujourd'hui avec leurs programmes télé caméra-cachée , leurs youtubes ... Aujourd'hui faut plus croire à rien , ça qu'ils veulent les ceusses qui font profession de junkys du pouvoir , plus qu' on sache très bien c' qui est réel , c' qui est virtuel ... Y a plus guère que les traine-misères dans mon genre qui s' souviennent d'avant c'te foutue réalité virtuelle , les vieux ours mouillés depuis des semaines , réfugiés au milieu des fleurs en pots , qu' ont souvenir d' un temps ousque le virtuel s' appelait imagination . Enfin quand même ce s'rait un peu fort de café , qu'il me prenne comme objet d' une de ces blagues ... et puis d' ailleurs j' en ai rien à foutre , là maintenant je vis un truc pas commun , y s' passe quelque chose , j' en profite , en plus moi pas mesquin j' vous l' partage ... notre pépiniériste ... Du rouge lui est venu aux pommettes , ses sourcils se sont un peu relevés , ses narines frémissent ( à lui aussi , ça doit dégager les odeurs , voyez , pas délire du tout , la stricte vérité vécue , telle qu' elle ) , il papillonne des paupières . Proie d' une intense émotion comme diraient certains ...ceux qui plaisent , vendent , produisent , alignent les mots. En tout cas , c' est comme si j'existais plus pour lui ... Pas m' en plaindre ! Tant que j' peux rester au sec ... dans tout ça c' qui m' importe c' est de m' goinfrer de sec , de couleurs , parfums , effluves ... tout hyposmique que j' sois , un caprice disons . Ce trait de lumière qui serpente au dessus des corolles , quand même , c' est bizarre , comme une caresse sur du velours , comme un frolement micrométrique sur le léger duvet blond de la cambrure de mon aimée , Sole ... Bizarre , sensuel , captivant ... Et puis pourquoi je m' sens tout lèger ? Depuis que j' ai franchi la porte , tout moi se sent heureux . Le voilà mon malaise , le voilà le " P'tit bonheur " de Vignault , pas mon état normal , ça ... pas désagréable , peux pas dire ... un shoot puissant , un trip au pays de " j' suis bien " ... C'est pas tant que je sache pas c' que c' est , heureux je suis , à tout instant , même les durs , miraculé en sursis reconnaissant suis ... mais moi c' est le bonheur discret , intime , serein ... pas à l' affiche . Là , explosion de bien-être , la " fraicheur Fa " de la publicité ... Une vieille pub' , aujourd'hui ils te disent carrément : la crème Machin , offre un shoot de fraicheur à ta peau ! Les mecs d' aujourd'hui se shootent à la crème faciale . J' vous dis ça en passant , vous vous en foutez , " Au fait ! Au fait ! " je vous entends toujours pressés , " speed " . Un moment ! Si j' vous dis que là maintenant tout de suite tout va bien , très très bien , fleuriste enchanteur ... si y' avait pas mes bottes en caoutchouc , probable que je léviterais moi aussi , comme c' t' homme ... Il a gardé une main sur la hanche droite , de l' autre il explore ce rayon chaud , rayon de soleil , le doute est plus permis , dehors y fait jour , c'est plus purée de pois grisaille , lumineux d' un coup , un lumineux timide , un peu pâle , un soleil convalescent , vaguement anémié , qui semble s' excuser d' avoir tant tardé ... mais soleil mes p'tits potes , soleil ! Sa main gauche joile main de quarantenaire boutiquier , j' la vois ... qui ondule dans la lumière , j' vous ai dit , mais non c' est pas vrai ! C' est la lumière qui vibre autour de ses doigts , son poignet ... lui qui guide le rai , lui qui l' expanse ! J' vous raconte pas des bourres , regardez vous-même , il la dirige la lumière , la fait couler par ci par là ... il pianote doucement du bout des doigts au dessus des étals , un sable fin d`étincelles dorées saupoudre les étals , les corroles se font plus vives , se redressent ... Parole ! Pas des craques , pas des fards : ses doigts comme la fée Clochette de Peter Pan ... Magicien , marchand de sable ( celui qui , sur son nuage , disait " Bonne nuit Nicolas , bonne nuit Pimprenelle " et Nounours ajoutait " Bonne nuit les petits "). Petit à petit la lumière se fait plus chaude , plus douce , tendre , enveloppante , je m' dissous dedans , j'existe plus ... Et si ce type dans sa floristerie - pépinière cultivait des choses pas avouables ? Que leurs vapeurs me f'raient l' effet que ... qui ... ? Il répand la lumière , la chaleur , la douceur , tranquilement , pas à pas , d' une plante , d'une fleur l' autre ... L' est plus très loin de moi , il murmure , ventriloque ... leur dit des choses aux choses végétales ... J'essaie de comprendre ce ron-ron qui sort de lui ... rassurant ron-ron , thérapeutique , ah c' que j' suis bien ici ... L' a l'air de dire , avec les yeux aussi : " Mes mignonnes , mes douces , mes belles ... C' est l' heure , Monsieur Printemps est arrivé , venez lui faire un bisou , il a amené les friandises que vous aimez tant ... Anémone , Rose , Marguerite , épanouissez vous , Lys redresse-toi ... " Alors là il me souffle , le gus , pas que magicien doigts en pluie de photons , enchanteur poète aussi ... dingue ? Psychopate peut-être ... Y a personne que lui et moi dans son bouiboui , aux fleurs qu'il cause ! Gromelle , psalmodie : "Finis les frimas , bientôt nous sortirons , vous prendrez le frais sous l' auvent , plus de lampes électriques mes aimées ... Ça a été dur , je sais , ces mois passés mais ça y est , c'est la Renaissance , Ronsard , La Boétie , Marot , Louise Labbé , Montaigne, l' école de Fontainebleau ... Je vous ai lu ces suaves créateurs ,vous ai montré Gabrielle d' Estrée . Ahh ! le manièrisme vous va si bien ." En temps normal je resterais pas une minute de plus avec un pépiniériste qui ventriloque en semant des étincelles , des éclats incandescents , des ondes de chaleur . Mais les temps sont-ils normaux ? Et puis je vous ai raconté , cette torpeur ... et pourquoi qu 'il cause de ce portrait de Gabrielle d' Estrée ? Comment , qui peut savoir ? ... que ce portrait fût , entre mes 6 et mes 9 ans , l'origine de l'éveil des sens , des premières tentatives de branlettes ...? Les hasards , les coincidences , et si c' était fruit de nos désirs ? Philosophe anosmique mézigue , mais z' y avez pensé à ça ? Que chacun crèe son propre destin , son propre vécu ? Mirage tout , donc pas bien grave ... Arrivera ce que peut , ce que veut ... Enfin tout de même , il est bizarre ce pépiniériste , vous me direz pas ... J' vais pas moisir sur cette chaise ... il fait sec , il fait jour , y a sûrement un peu de soleil , le ciel dehors là-haut revenu , revenu pour rester dira-t-on à la supérette ? Mais ... la torpeur ... le bien-être , j' vous ai dit ... ou quoi ou qu 'est-ce , pas la force de me bouger ... Il est tout près maintenant l' apologue du XVII siècle , mi-homme mi dieu , moi comme un con je peux pas éviter de tendre l' oreille , regarder ses mains , tout le petit local illuminé , le lagon chaud , scintillant hypnotique ... Et puis il tourne la tête vers moi affalé nonchalant sur la chaise , et là , de profil , il fixe son regard sur mon front , là pile entre les deux yeux ... Gast! Alarme ! maximale , immédiate . Je réussis à me redresser , hop ! Pas être loque , ou pas le paraitre ...Ça y est , pas facile , mais j' suis debout . Eh ! Et même pas vouté , droit dans mes bottes ! Par la force de la volonté , j' vous dis , concentration maximale , l' instinct ... L' instinct et la technique taoiste , tout dire ... Des années et des années à étudier ces chinoiseries ... ridicules ... que vous dites ... n' empêche ... Je me ressaisis ... Ah ! bien sûr vous , tout de suite , vous m' ratez pas , arguties de vos vipèrines langues : " Taoisme ? L'art du Wu wei , du non-agir , qui fait que tu te ressaissises ? Antinomique , fraudeur , toi et ton copain le Docteur Alois Machin , là ... Depuis l' début à nous raconter des bourres , menage en bateau etcaetera ... " Alors là je vous arrête tout de suite : d' une , j' vous rappelle encore une fois pour les mal-comprenants , z' avez une rubrique " commentaires " pour ces remarques oiseuses votres , et deuzio non-agir ça veut pas dire rester assis sur son cul , causez pas de c' que vous connaissez pas . Et toc ! moi sgreugneugneu et ronchonchon , pas aimable peut-être , c' est c' qui m' sauve ! J' suis debout , j' vais prendre congé poliment , pas gèner , c'est un peu intime ce truc du gugusse qui propage le soleil et fait causette avec son arrière-boutique végétale , j' voudrais pas être de trop ... Lui y continue à me regarder de profil là son poing sur la hanche , main gauche sucrant les fleurs de douceur et lumière , mais fixe le regard , sourire changé , professionnel , automatique ...
__ " Jeeeeuh ... " Pas le temps de dire plus , il se dirige à moi voix sourde caline qui fait vibrer l' air :
__ " Vous en avez l' ame , je l' ai vu dès que vous êtes entré ..." De quoi t 'est-ce que c'est t'y qui m' raconte ? ... L' ame ? de quoi ? ... plus bargeot que moi , pas blanc-bleu le citoyen pépiniériste ... forcément , lui vivre tous les jours au milieu des effluves , bien plus atteint , pensez ! Déjà moi , la sinusite protègeant , je sens bien qu' il y a quelque chose dans l' air ... des spores ? ... Alors lui intoxiqué dernier globule , sûrement ... c'est où la sortie , c'est comment qu'on l' freine ?
__ " Vous feriez un excellent bonzai d' ailante , savez-vous ? Vous avez ce port un peu altier , comme détaché de tout ... vous ne sentez pas très bon ... propre de l' ailante ... vous devez aimer l' Asie ..." Il commence à m' énerver un peu , monsieur le mage du règne végétal , sa prestidigitation photonique , ses intonations encantatoires , divination entropique...
__ " De plus , comme l' ailante , vous avez l' air d`être totalement inutile , sans vouloir vous froisser . Vaguement décoratif , certainement prosélytiquement subversif... vous êtes le candidat bonzai parfait ..." Ah! Ahh! J'adore ! "sans vouloir vous froisser " ! En fait ça ne me froisse pas , je sais déjà que l' ailante est un arbre fait d' un bois casiment inexploitable , il va jusqu'à bruler mal ... c' est vous dire ... Mais qu'on veuille faire de moi un bonzai ! Pour ça qu' il m'avait assis , envouté dans ce recoin , son ron-ron ... Minute papillon ! Un petit peu de s' il vous plait ! Sachez bien , les racines , quand je me les sens pousser un peu trop , je les coupe ...les tranche ... En Amazonie on dit qu' y avait des indiens réducteurs de têtes , ici on a des pépiniéristes qui te rèvent bonzai ! Te voient en pot ! T' ensorcellent pour ... A ça qu' elle est parvenue notre magnifique civilisation post-moderne ! Homère n'est pas si loin , Circée ... N' empêche , y a des botanistes bien singuliers ...
Avant de tourner le coin du bistrot , oui vous avez compris , avec mes cliques et mes claques, j'ai juste pris le temps d' un coup d' oeil sur l' enseigne ... Merlin Déméter , fleuriste pépiniériste ... Que vous sachiez ... Si vous m' croyez pas allez-y voir , vos risques périls ... vous pourrez toujours le saluer " Monsieur Merlin ? Enchanté ... " Mais riez pas trop , ce Déméter pour ce que j' en ai appris appartient à une famille dont la lignée remonte jusqu' à l' antiquité , longue tradition agricole , en Grèce parait-il ... Déméter , cherchez sur Google ... Allez-y si vous osez asseyez-vous ...
jueves, 29 de marzo de 2012
agneau pascal dans la rue des brebis (private joke)

Les voila qu'arrivent ! Ou qui partent ! Enfin , qui passent ... les cloches ... de Pâques . Pas les cloches dont au sujet desquelles que j' vous causais dans un aut' blog , les cloches de la rue , les clodos , les vrais , les faux , les qu' ont choisi , les célestes , dharma bums de Jack Kerouac -- tiens , un breton ? -- et puis tous ceux , tous ceux qui ont été poussés dehors ... ceux qui ont tiré la carte : allez du premier au quart monde , sans passer par la case départ . Un jour nous nous ferons une petite causerie sur ce que les braves gens ( ceux qui n'aiment pas que l' on suive une autre route qu'eux , disait Monsieur Georges le croque-notes ) , les croquantes et les croquants , désignent ainsi : " les clodos " . Mais là , maintenant , je vous cause des cloches ding-dong , qu'on trouve dans chaque clocher de chaque petit village de la "douce France , cher pays de mon enfance " . Tralalère tralalère , j' vous ai dit mille fois , répété plus soif , ressassé , rabattu les oreilles : serviteur toujours une chansonnette , une ritournelle aux lèvres ... pour tromper le malheur , que l' Ankou fasse la grimace et remette à plus tard notre inévitable rendez-vous , pour faire la nique aux crabes de toute espèce . Les chansons et mon vieux compagnon le Docteur Alois Alzheimer , toujours là pour mettre un peu de légèreté dans la lourdeur pithécanthropique de l'humanité ... Oh ! Oui , j ' vous l'accorde , la lourdeur humaine c'est pas d'aujourd'hui , les contemporains font rien qu' â perpétuer la tradition de l' espèce ... p' têt ' pour ça que les traditions je les regarde avec un mélange d' étonnement , de curiosité et d' incompréhension vaguement méfiante . Là ! Vous voyez , moi aussi pithécanthrope , le premier , sauvage malabar à part , barbare anar ringard !
Bon j'vous disais , les cloches ... Voilà bien l'époque oùsqu'elles partent pour Rome , non ? L' époque , épique : les Pâques ! En Hexagonie , c'est pas ça qu'on dit ? que les cloches partent à Rome ?... Qu'elles vont chercher les oeufs qu'elles répandront dans les jardins ... Cloche-vole-pond ou le surréalisme pascal ...Tiens , ça m' vient comme ça , quand je s'rai cloche à part entière , j' s'rai chef d'escadrille ! Mais sans escadrille , et sans galons , j' aime pas la compagnie ( sauf celle du docteur Alois ) et j'aime pas les grades ... Revenons aux cloches , aux Pâques ( pas confondre avec les Parques , les trois sisters fatidiques , Atropos la pire ... ) . Les hexagons , pas si cons dans l' fond , ont toujours eu l' chic pour passer du religieux au laic , exemple : de Benoit XIII pape anti-pape en Avignon à Philippe le Hardi régent à Paris ou , en la circonstance : de la Foi à la crise de foie . Eh oui ! Le haut et le bas clergés faisant taire les cloches ding-dong la veille du jour anniversaire de la crucifixion de Yeshua Ben Youssef Von Nazareth ( recensé à Beth'Lehem ) , en signe de deuil , et l' hexagon fuyant le pathos , que les cloches sonnent plus le populo a eu vite fait d' y trouver un prétexte pour rigoler ....et pour bouffer .... et en passant , pour faire braire les ministres apostoliques et romains . Les corbeaux disait ma mère curetons , aumoniers , soutaniques ... Bon , et quoi qu'y z' ont fait , les francs francs ... les français ? Pour que la mort du p'tit Jésus soye pas que douleur et repentance ? Des poules des oeufs des cloches des lapins ... en quoi ? en chocolat ! ... Faut vous dire que l' cacao : fève métis , préhispanique ! et en plus aphrodisiaque ! Pas vraiment en odeur de sainteté ! ... populo provoc ' ... vous même j' suis sûr , à vous goinfrer cacao 75 % pendant qu'y en a qui s' marrent pas , Via Crucis , 14 stations ... Ah !... parceque le bucolique tableau des gaulois exhortant leur progéniture à fouiller les jardins à la recherche de friandises , ici , en Hispanie , on connait pas ! Et les hexagons non plus y savent pas le quoi le qu'est-ce des hispaniens ... manque de curiosité des peuples ... fierté d' être né quelquepart ... y peuvent toujours sauter comme des cabris en disant " L'Europe ! L'Europe ! " ... depuis Bruxelles ou Strasbourg ... en ce moment depuis Berlin , Berne , Paris , Lausanne , Liechtenstein , Luxembourg ... c' est pas tant que l'homme est un loup pour l' homme , non , voyez-vous ... c'est plutôt que l' homme est un mouton , une brebis , qui veut pas sortir de son troupeau ... de temps en temps une brebis galeuse , heureusement ! Brebis galeuse , vilain petit canard , bouc émissaire , cheval de Troie , mouche du coche , puce à l' oreille ... y'en a , mais pas souvent , pas beaucoup , pas assez ... l' humain est grégaire ... tendance pleutre ... grégaire et sournois , z' avez qu'à voir les foules anonymes , au travers des temps , c' qu' elles ont bien montré leur cruauté et leur lacheté ... tous les jours ... et c'est pas demain qu' ça va s'arrêter ! ...
Ne revenons donc pas à nos moutons de Panurge , revenons à l'époque , Pâques , épique et plus qu' ça ... pour de vrai ... foin des neuneufs , des gavages cacaophiles . En Hispanie , on dit " Semana Santa " , " Semana de Pasiòn " . Z'allez sûrement pas croire ce que je vais vous raconter ... ou alors pas comprendre ... Ça fait un bail qu'on a séparé l' Église et l' État en France et Navarre ... pas vraiment pareil en Aragon et Castille ... Sûr que vous avez jamais entendu causer de la " Conférence épiscopale "! Un truc à y pas croire , un lobby catho formé d'évêques archevèques et compagnie , qui organise des manifs , reçoit des subventions , distribue des prébendes , intervient dans la vie politique , donne des consignes de vote , posséde des radios , journaux , télés ... Opus dei ... que les jésuites pour eux c'est des dangereux gauchistes ! Comme si La Croix , le Pélerin , K-TO télé , étaient des éléments incontournables de l' opinion publique hexagonale ... comme si les monseigneurs Lefebvre et similaires étaient des liders d' opinion ... les diocéses influençant les politiques ... pas un état religieux , non , d' accord ... plutôt un genre d' état dans l' État ... Bref , le poids de la vaticanerie fait de la Semana Santa un standard à pas rater ! ...un spectacle en 3D ... voyage exotique ... Foire du Trône et Sainte Inquisition , mi-lupanar franquiste mi-dévotion sado-maso ,Vierges Maries et filles légères , verges légères et filles á marier , en mantilles ... tout ça à la fois ... dans une ambiance d' hystérie toute méditerranéenne . L' hystérie mystique , un genre qu'on voit peu en Hexagonie ! Cris larmes teints cireux rictus spasmes sanglots convulsions ... Ah ! Pas de gamineries gourmandes , pas de mômes en quête de neuneufs en chocolat dans les taillis et fourrés ... ça non ! J' vous ai dit : ici y' en a qui rigolent pas ! Pasiòn , dolor , penitencia , vous pigez ? Z' entravez ? Pas l' gnan-gnan neuneuf . Processions ! Confrèries ! Sabres goupillons ! Et en guise de fourrés , fourrées au féminin pluriel , seulement ... Si , si ! Respect , traditions ... et chasse aux pucelages ! Tous vous avez vu des images de ces encagoulés Ku-Klux-Klan , en blanc , rouge , noir , bleu nuit , marron , pourpre , mauve ... qui défilent jour et nuit avec cierges et flambeaux ... chaque confrérie son uniforme , ses couleurs , sa statue polychrome , plus de cinq cents kilos , bois or et argent , qu' on trimballe à dos d' hommes par les rues ... Au son des tambours crêpés ... Rrran rrran tan-plan ... pas cadencé ... lourd , le pas , bien sinistre ... cierges géants dans les mains gantées des encagoulés ... tangant d' un coté l' autre ... la nuit , dans les ruelles pavées ... Rrran rrran tan-plan ... à chaque station , la cornette , aigre-sèche , Turrututu ... liturgie psalmodiée en messes basses ... chuchotis ... et ça repart : Rrran rrran tan-plan ... cierges et statue qui branle là-haut ... La fanfare du bled devance le cortège , marche funèbre Chopin ou espagnoladerie , hymne de la Légion , interprèté tout ça avec stridences , genre " Le Parrain ", tremolos ... Juste derrière , 20 mètres devant les pénitents qui croulent sous l' effigie d' un christ ou d'une vierge Marie , des mômes bien en rangs : les p'tits garçons en soldats de la Légion du Généralissime , calot à pompon , harnais de cuir et fusils de bois ; les p'tites filles en veuves fantômes à mantille et peignette ... gueules enfarinées , les filles , les mères , les grand-mères , on sort tous les bijoux , or , rubis , vermeil , merveille ... De la flicaille plein les rues , les trottoirs , les porches , les bars ... en civil , en uniforme , la " local " , la " nacional " , la " Autonomica " , la Guardia Civil , la " Secreta " ... Les keufs y sont là pour les crises d' hystérie , individuelles ou collectives , pour les bagarres entre confrèries , coups de poings , de coudes , à qui qui passera devant , à qui qui rentrera son christ dans l' église , la cathédrale , le premier ... Pour la coke aussi , le speed , les pickpockets , tous les " corps de sureté de l'État " déployés ... S' épiant les uns les autres ... plus tard tu retrouves les mêmes keufs dans et autour des bars et discothèques qui désemplissent pas . Pasque après la contrition , le pénitent il a qu' une idée : le septième ciel . Tenez , pas loin d'ici , ya une église qui jouxte avec un " puticlub " ... " El Paraiso " y s' appelle , le local ! Pas de bourres ce que j' vous raconte , la vérité vraie ! 100 mètres de l' un à l' autre ... après confesse , ... j' vous laisse finir ! Et les affiches des discothèques trompent pas : après l' effort le réconfort ... fornication en récompense de dévotion ... soirées strip-tease ... bain de mousses et concours tee-shirt mouillé sponsorisés par Durex ... je tiens de source bien informée qu' il est commun de profiter de Semana Santa pour perdre son pucelage . Pasiòn . Ah! Mais faut dire que les gugusses qui portent les statues , z' en chient grave ! en plus de la statue y'a tout c'qui va autour , colonnes , fleurs , draperies brodées or et argent ... en tout ça fait dans les deux tonnes , me suis renseigné . Moi qui vous disais cinq cents kilos ! le christ ou la vierge , oui , tout seuls , sans rien autour , ce poids lá ! mais les porteurs , c'est du pharaonique qu'y trimballent , une tonne , deux , plus ! ... Collés les uns derrière les autres de chaque côté du fardeau , façon porteurs de cercueil ... mais géant le cercueil , avec le nazaréen qui grimace sous la couronne d' épine . Ah ! Pasque les francs-francs , les français , j' vous ai dit , z'aiment pas trop le drame , alors les Jésus des églises sont assez " light " , plan hippy blondasse , cloués sur la croix certes mais planants déjà aux cieux , leur doux regard perdu vers leur papa éternel . Mais ici , pardon , rictus d'agonie sur les lèvres , sang dégoulinant dans les yeux , narines pincées , muscles tordus tétanisés ,regard en dessous .., ce regard surtout : c'est pas dur , t'as l' impression qu'y te r'garde , le Yeshua , qu'y te reproche á toi , oui oui , à toi direct , les coups de fouet , les crachats , la croix . Y t'accuse , que tu voyes bien que c'est pour tes putains de pèchés qu'il va crever , Lui , comme chaque année depuis des siécles ... Bon j' vous disais , les porteurs ... et les porteuses ! Ah ! J'allais vous oublier ça aussi ! Le docteur Alois qui veut pas m' lacher ! vieux sénile ! Ah mais pardon ! Les porteuses , scandale ! Polémique ! Bon toi de dehors tu sais pas si c'est mec ou meuf c' qui s' cache sous la tunique KKK , mais l' Eglise elle voit pas d' un bon oeil qu'y ait des filles portant les statues ! Ça non ! Comme pour le cacao ... Cette proximité dans l'effort , tous les uns derrière les autres madrier sustentatoire à l' épaule , ça pourrait donner des idées , aphrodisiaque pis que cacao , des érections aux gars ...Entre mecs , c'est pas grave , on peut tolèrer le froti-frota queue leu-leu façon monôme ( en moins rigolard , faut dire quand même ) l' Eglise peut comprendre même si elle aime pas les pédés , mais que des meufs viennent exciter ces messieurs par leur hanches roulantes sous la toge! Faut dire qu' une bonne femme encagoulée , entuniquée , marchant au pas lourd que j'vous ai dit plus haut , rrran rrran tan-plan , c'est vachtement bandant ! Non ? Non ? Ah ! C'est qu' vous êtes pas curé , vous pouvez pas comprendre , comme la Conférence Épiscopale ... et puis , dans " entuniquées " n' y a-t-il pas " entu " ? En tu niquée . Salopes ! sauf la vierge Marie , pourtant la plus fiéffée douée menteuse libertine pour les siècles des siécles !
Mais je vous fais rigoler , un p'tit moment de détente , vous l'avez bien mérité après qu' les tambours de deuil , les sonneries aux morts vous résonnent dans les tympans , aprés qu' vous ayez failli gerber tout ce chocolat et ces petits oeufs fantaisie rien qu' à imaginer la gueule du nazaréen captif , torturé , flagellé , scalpé vif pour ainsi dire ! Faut pas vous bouffer l' encéphale , pas vous presser l' citron , moi j'vous raconte mais c'est plus émotif qu'aut' chose , prenez de la distance.... enfin , allez pas trop loin quand même , vu que maintenant on va être un peu didactifs , pas mourrir complétement cons ... Si on peut dire parcequ'au bout du compte , les us et coutumes des tribus humaines à travers les ages , pas sur que ça te rende plus intelligent ... on va dire que ça peut rendre moins con , remettre un peu les choses à leur place , si c'est qu'elles en ont une de place ...
Voilà maintenant on va parler plus du tout des hystéries catho , ni des plaisirs gourmands paiens .Les origines ... fête du printemps ... dans toutes les cultures ... avec les rites de grand nettoyage , partout ... Les hébreux , bergers nomades dans le désert , sacrifiaient un agneau . Ah ça vous dit quequ' chose , l' agneau pascal , pas vrai ? Parceque la Pâque ...oui oui la , pas les , la Pâque juive y'en a qu'une ... fête importante et joyeuse , familiale , on chante , on raconte l' histoire de la sortie d' Egypte , Moishe sauvé des eaux ( pléonasme... ) , les gamins cherchent non pas des oeufs mais des miettes de pain qu'il s' agit de brûler pour laisser place... à du pain azyme , la matsa ... le plus jeune de l'assemblée pose des questions rituelles , on célèbre la libération de l'esclavage sous le cruel pharaon , on raconte l' histoire , l' Histoire . Haggada . Grand nettoyage donc , pas la plus petite trace de levure , levain ... que les juifs échapèrent si précipitemment qu'ils n'eurent pas le temps de laisser reposer la pâte du pain ,, cuit sur des pierres plates , le pain ne leva pas , ça s'appelle la matsa ... pas de levain , pas de whisky , pas de bière, j' peux dire que j'ai vu des juifs qui yrouvent dur ... en plus que la matsa , le pain azyme , tu le bouffes toute la semaine , nature ou parfumé à l' orange , et ça te fait pêter que c'en est intenable l'odeur ... Mais y'a des trucs plus rigolos encore ... le kiddouch , histoire de remercier l' Eternel d'avoir créer la vigne , origine du vin de messe je dis... en tout cas , pinard , joie et douceur !... le seder , un plat qui réunit les symboles: 3 matzot pour les trois parties du peuple ; herbes amères pour l'amertume de l' esclavage , qu' on trempe dans l'eau salée comme les larmes versées ; une pate ou boullie de fruits bruns , pommes , noix , canelle , pour évoquer le mortier des constructeurs , c'est doux et sucré comme l' espoir , comme la délivrance...; un légume de saison concombre , laitue , avec la même symbolique que le maror , les herbes amères ; un os en souvenir de l'agneau sacrifié à l' époque du Temple de Yerouchalaïm ; un oeuf --tiens , ça vous rapelle pas queque chose , une histoire de cloches pondeuses ... ? -- symbole originel multiface , deuil, renouveau ... On raconte la Haggada , j' vous ai dit , vous avez surement vu le film , Moïse , les plaies d'Egypte , la mer qui s' ouvre , Yul Brynner et Charlton Heston , ... On picole pas mal , en général un petit blanc , ou un rouge bien épais ... et tout tout tout kosher spécial , kosher le pessah' ! Faut dire qu' y a un sacré bizness avec le " kosher le pessah' " , tout coute plus cher ! le tampon du rabinat , ça multiplie les prix... Pour les qui doutent ( je ne dis plus " dubitatif " ça en excite quelques uns qui croient que c'est un mot cochon . Dubitatif : le doute l'habite ...) , j'ai vu du Coca cola kosher le pessah ... pas que vu , bu aussi ... pas senti la différence , mais c'est sûrement parceque j' ai mauvais esprit . Toujours est-il que , je vous disais , la Pâque juive , une bamboula très très sympa , chants , histoires , rigolade , pinard , joie ... pinard , puisqu' on en cause , une coupe réservée pour le prophète Ëlie , qu'on lui laisse la porte entrouverte ... La part du pauvre moi je dis ... dans nos campagnes on faisait ça aussi , garder une portion de bouffe pour le voyageur , le nomade , le vagabond de passage ... Pessah' ! Pas du tout lamentations jérémiades sainte trouille douleur pénitence que vous voyez à Grenade , Séville ...
Dimanche qui vient , c'est , pour le Pape et ses sbires , dimanche " de résurrection " , mais mes amis j'vous dis moi que cette histoire de résurrection est pas prouvée du tout scientifiquement , vous fiez pas , ralentissez sur la route , levez l' pied , si les Pâques sont là c'est pas utile d' inviter a la Parque Atropos . Saluts et fraternité aux frères et soeurs de la cote , ceux qui voguent entre l' ile de Pâques et la Trinité -sur-mer ( où y a pas que Jean-Marie et des villas Mein Kampf , soyez pas poncif-victimes ) .
miércoles, 21 de marzo de 2012
y'a 40 ans Moulin-Mer sur rade. épilogue
La clémence du Gros ... sur ce coup-là ... kif-kif la clémence d' Auguste . Tout juste si il m'a pas dit " Prends un siège..." ou " Va , je ne te hais point " . Instit' , le Gros , l' avait lu Corneille ... Le Gros , Auguste , même combat ! ... L' avait un p'tit air prétorien , des fois , le Gros ... Sénateur romain , si on veut , mais dans le style breizhou ... un genre de Lucullus armoricain , cou proconsulaire , couperose aux pomettes , le pif couleur du jus d' la treille ... Çui-là qu' a pas vu le Gros torse-poil , debout dans un Vaurien , bedaine conquérante , l' oeil prompt á tout noter de c'qui s' passait sur l'eau , çui-là qu'a pas vu ça ... l' a rien vu ! Mythologique c' était , le tableau ! Un drakar à lui tout seul , un dragon marin ( on est dans l'année du Dragon d'eau , les aminches ) , Gradlon maitre des flots ! J' rigole pas .... allez donc voir à Argol le porche de l'église , la statue du roi Gradlon .... z' avez la même à saint-Corentin , la cathédrale de Quimper , sauf qu' á 20 mètres de hautteur ... éh ben , mettez-y une barbe , au Gros , et dites-moi si il ressemble pas ... ou alors si vous préfèrez la symbolique hellène , on pourrait dire que le Gros , avec tous les p'tits Ulysse qu'il a hébergés , c' était un genre de Laerte à la sauce gwen-ha-du . Gwen-ha-du , blanc et noir , la bannière herminée ... " la voila la blanche hermine , vive la mouette et l'ajonc " ... Mais j' emmêle les drisses , Alzheimer me fait mélanger les grecs , les breizhous , les hispaniens même ... vous qu'avez été patients , qu' avez supporté mes délires ... j' abuse ... Sûr que vous aimeriez mieux que j'vous évoque par exemple Ragnhild , ses cheveux frisotés façon Julien Clerc ... ou que j' vous cause du seul stagiaire qui , chaussant du 48 , se faisait jamais piquer ses tennis ... ou encore que j'vous évoque les campements au sillon des Anglais , les piaules de surveillance dans chaque dortoir , le putain d'amphithéatre qu' ils ont fini par construire dans le bois , les retours de croisière avec les " mousquets " ... Ben non , tout comptes faits , j' vais vous causer pour finir de l' arrivée de Georges dans l' décor . J' sais pas au juste pourquoi , mais j' ai jamais pu l' piffrer , Georges ... p'tet' pasqu'on disait qu'il sortait avec Gaella ( z' oubliez pas , ma première mono , mon amuuuur de bébé ) , ou qu'il avait la tronche et les manières d' un fonctionnaire socialo ,barbiche comprise , ou qu ' il venait mettre de l' ordre et de l' officiel dans la fratrie flibustière de Moulin-Mer ... Toujours est-il que ce type ne me mettait pas á l'aise , plus terrien que marin qu' il était , á mes yeux . Son arrivée a précédé mon départ de peu , un an ou deux , trois au max ... L'abiance était plus pareille , trop de monde , un peu trop de tralala , " qu'on aurait dit , ou peu s'en faut , qu' ça fréquentait des amiraux " comme glose la ritournelle de Recouvrance .
Les sirénes ... celles qui m'ont servi de muses pour ce minable essai de mémoires imparfaites ...ça fait longtemps qu'elles ont quitté leur ile entre Charybde et Scylla , qu' elles viennent plus faire du rase-cailloux dans l' arrière-rade . J' les salue , j' les remercie presque ... avant que les crabes me bouffent complètement ... A vous aussi qui m' lisez faudrait que j' vous remercie ...tant qu' j' en ai la force ... Mais les vrais protagonistes de cette période de mon enfance , entre mes 10 et mes 18 ans , ç' aura été l' Océan et ses ambassadeurs : le Gros Jacques Kerhoas , fondateur du centre et créateur des premières " classes de mer " et Marco Kerhoas son fils devenu par la suite , je crois , capitaine de pêche en Irelande , Marco qui m'a appris tant et tant sur la mer et sur moi-même . Voilà , c'est tout , chacun rentre chez soi , vaque à ses occupations .... Oubliez pas , l'alcool tue lentement mais le marin breton n'est pas pressé ... sortez jamais sans votre bite et votre couteau ... ciel pommelé , femme fardée ,ne sont pas de longue durée ... oubliez pas les filles et le curé de Camaret ... oubliez pas , ... pas trop ...
Les sirénes ... celles qui m'ont servi de muses pour ce minable essai de mémoires imparfaites ...ça fait longtemps qu'elles ont quitté leur ile entre Charybde et Scylla , qu' elles viennent plus faire du rase-cailloux dans l' arrière-rade . J' les salue , j' les remercie presque ... avant que les crabes me bouffent complètement ... A vous aussi qui m' lisez faudrait que j' vous remercie ...tant qu' j' en ai la force ... Mais les vrais protagonistes de cette période de mon enfance , entre mes 10 et mes 18 ans , ç' aura été l' Océan et ses ambassadeurs : le Gros Jacques Kerhoas , fondateur du centre et créateur des premières " classes de mer " et Marco Kerhoas son fils devenu par la suite , je crois , capitaine de pêche en Irelande , Marco qui m'a appris tant et tant sur la mer et sur moi-même . Voilà , c'est tout , chacun rentre chez soi , vaque à ses occupations .... Oubliez pas , l'alcool tue lentement mais le marin breton n'est pas pressé ... sortez jamais sans votre bite et votre couteau ... ciel pommelé , femme fardée ,ne sont pas de longue durée ... oubliez pas les filles et le curé de Camaret ... oubliez pas , ... pas trop ...
lunes, 19 de marzo de 2012
y'a 40 ans Moulin-Mer sur rade 2
L' embarquement , j'vous disais ... D'abord , fallait descendre les dériveurs ... à la cloche , qu'on nous f'sait l' branle-bas ... La cloche ! Moi qui suis pas loin d'y être , de la cloche ... Clochard certes , ou pas loin de l' être , du moins selon les critères occidentaux , mais : céleste ( entendez : comme l'empire céleste : sérénité et yop la boum ! ) ... voilà que j'veux vous causer de la cloche en bronze qui rythmait la vie à bord du Centre ! Entre deux géants safrans qu'elle était , la cloche ... à côté de l' Aquarium ... Vous situez ? ... cette espèce de place , limtée par un genre de maquis d' épineux , où on faisait l' "accueil " des stagiaires ... cet " accueil " me paraissait une concentration déplaisante d' êtres humains , une kermesse bigarée et inquiète , des gens qu'il allait falloir fréquenter 2 semaines ... bon , ça va , j'arrête , mais vous voyez que la misanthropie elle me vient de loin ! La cloche , je disais ...pour la descente des dériveurs ... au petit matin un peu blême , avant le p'tit-d`j' ... j' vous remets dans l' ambiance ... On s' trimbalait les Vauriens , les 4.20 , 4.45 , mowglis , 4.7 ... Ah mais sans chariot ! on parle des temps héroiques ! Le luxe est venu plus tard , avec l'afflux des hordes de 200 stagiaires par quinzaine ... des gugusses venus de partout , mais pour les autochtones c' étaient au mieux " les tourist' " et au pire les Parigots-têtes-de-veaux Parisiens-têtes-de-chiens . Ah ! Vous frappez pas , juste je dis la vérité , même avec Internet le chauvinisme-esprit-de-clocher existe ... un seul esprit par clocher ... y'en a plein des gens qui croient que leur tribu c'est la seule et la meilleure ... des " imbéciles heureux qui sont nés quelque part " , chantait Monsieur Brassens . Toujours est-il qu'au bar " L' Hermine " de Logonna-Daoulas , les stagiaires c'était " les parisiens " . Ou " les tourist' " ... même pour la svelte et blonde adolescente qui servait derrière le comptoir du bar ... "L Hermine " j' vous ai dit ... elle , son regard emprunt généralement d' une insondable et intrigante vacuité , elle dont l' oblongue boite cranienne , ornée d'une frange couvrant le front , avait motivé le surnom de Nuts ... ou c' était Treets ? ...
J' vous causais du luxe ... grace aux stagiaires ... Ils ramenaient de l'artich ' mine de rien ! les 200 gugusses ... Ça leur a donné droit aux chariots pour descendre les dériveurs ... aux moteurs aussi z'ont eu droit , pour faire les embarquements sur prame ... pourtant , la godille , son mouvement chaloupé un peu voyou , les pieds bien calés , un peu écartés ... impulsion des genoux se prolongeant par un déhanchement élastique , le bassin sur rotules , balancement synchrone des épaules , coudes et poignets à la fois flexibles et fermes ... Si l'aviron tenait le coup au départ , si il supportait en ployant mais sans rompre les premiers "8" , ceux qui lançaient la prame chargée ras-la-gueule , alors t'avais plus qu'á caresser l'eau pour garder l'erre , une main ... peinard , pépère ... sauf si pour rejoindre les mouillages de Caravelles , Ca.co , Mentors , Cigognes ( un jour je vous causerai d'une croisière de 7 jours sur une Cigogne , on avait 12 ans , y f'sait froid ... ) , sauf donc si il y avait du " jus " , lá tu mettais les deux mains sur le manche et... le manche ? les deux mains ? Tout ça est très freudien , j'en vois encore qui rigolent ! Sachez messieurs-dames les rieurs que je suis ambidextre ... " comprenne qui veut ... ou qui peut " ( ça c'est du Bobby Lapointe ) .
Bref , le tout pour la godille c'est que l'embarcation , le bonhomme et la pelle de l'aviron fassent qu'un ... un peu comme le truc de Marco pour soulever l' étrave d' un Vaurien ... sans effort apparent ... tout dans l'art ... geste ... le style naturel ... La descente des dériveurs ... Vous voyez que je perds pas le cap , je louvoie , certes , mais le cap : tenu ! fidèle aux préceptes , votre timonier ," contourner les caps et saluer les grains " . Les stagiaires ... pour eux c'était une sauvagerie , la descente des bateaux ! La mise à l'eau ! Ça ralait sec , de devoir bosser au sortir du lit ! Pas habitués à des horreurs pareilles , les pauv' citadins ! J'ai un pote comme ça , sans son café il est personne ... il existe pas ... Là avec les stagiaires , pareils . Si ça regrettait les cafés-croissants ! Même avec des chariots ... qu'on voulait leur mort ... que c' était pire que la Berezina ... la retraite de Russie , l' exode des fils d'Israel hors d' Egypte , la longue marche de Mao , surpassées par la tribu des irréductibles bretons qui leur faisait porter des bateaux lourds comme des menhirs ... à preuve , y' en avaient qui cherchaient à se planquer , se défiler , tireurs au flanc insolidaires de leur pairs ... et pas les plus malingres ... Si j' vous dis que l'être humain est un sale con , tòt ou tard ... regardez : moi ... Bon . Pour les croissants de toute façon , y pouvaient toujours se brosser , en guise y avait pain-beurre-confiture ... fraise ou abricot , la confiture ... pas d' la " Bonne Maman " , d' la confiote en boites de 8 kilos que " l' homme de jour " se chargeait de faire répartir par tables de 12 . L' homme de jour ... dans la Royale on aurait dit : le commissaire de bord . Mais le Gros devait trouver que l'époque était déjà bien assez riche en commissaires de tous poils ... alors on disait : homme de jour , çuilà qui organisait le bocson à terre... Pas de croissants , j' vous disais ... Ah !... Mais cette miche ... ce pain encore tiède du fournil ( des fois , en fait : pas souvent ) , miche dorée croustillante par dehors , savoureuse tendre par dedans ... les charmes d'une fille des îles-sous-le-vent et d'une vestale nordique réunis par l'art d'un boulanger ... Yin et Yang . Non , sans rire ! Ces tartines c' était un peu de Capoue et ses délices ... Surtout après l' effort ... après l' effort , le réconfort , ça a pas d'age ça ... À faire la mise á l'eau des dériveurs , vous vous souvenez , petit matin , blême , des fois bruineux , tu te réchauffais d'abord , à trotter en portant 30-40 kilos , ta portion du poids ... d'un Vauvau l'autre tu te coltinais le double quintal , mine de rien ... tu te réchauffais le corps , et l'ame aussi , à faire le boulot en groupe ... Jusqu'au moment où la flotte rentrait dans tes bottes ... Lá alors c'est quand tu te réveillais pour de bon ...là y avait plus de faux-semblants , que tu les voyais les ames trempées dans l'iode du varech et la pluie salée , et les autres , celles qui rêvaient teinture d'iode et sels de bain . Ouiche ! Elle valait son pesant de bonheur , la tartine coupée à l' Opinel , miche à plein bras , celui qui coupait on lui voyait un sourire qui trompait pas ... Un poète ! Trouvez-moi un poète pour chanter le geste auguste du trancheur de pain de campagne !
Tout ça c' est les plutôt bons souvenirs , mais vous avez le droit de savoir ... je confesse ... en plus de con-fesser ... les petites conneries , les virées au Moulin le samedi soir , les flirts , les plans frimeurs avec les Mentors , les soirées Bob Dylan Alan Stivel ( à Toutoune , c' qui lui plaisait c' était plutôt Jhonny et Sylvie , moi j' donnais Antoine , Dutronc , Brel , Dick Annegarn et Beatles ) , une ou deux mufflées , de tout ça : coupable . Mais le truc qui m' a fait flipper en couleur et en stéréo , c' est la fois où j' ai coulé un genre de canot fabrication artisanale d'un brave vacancier qu' avait embarqué sa famille au grand complet . Papi , mamie , tonton , bobonne , les mômes , tout ce p'tit monde tassés dans l'cockpit , bien sagement assis , le papa cap'tain fier comme Artaban à la barre ... Ils sortaient tout doucement de l'anse du Moulin , plus poussés par le courant que par le petit Suroît annonciateur d'une énième dépression ... tirant bord sur bord entre les mouillages plus ou moins forains , crochant leur dérive dans les espars flottants , se dégageant à coups de gaffe , foc à contre , " Ginette , largue au taquet !... Raymond , fais-moi contre poids ! Les enfants , poussez-vous -- ( Où ça qu'y z' auraient pu s' pousser ? ), attention ! " . Serviteur , 14 ans , chef de bord d' une des deux Caco , bien décidé à faire envoyer le spi avant Goasqueillou ( et ses trilobytes , vous oubliez pas ? ) avait tiré un p'tit bord vers la pointe sus-dite , histoire de tout remettre au point avec les 4 stagiaires : tangon , écoutes , hale-bas de tangon , manoeuvre de dérive ... donne la voix d'abattre vent arrière -- " __Sans empanner , ok ? Une fois envoyé le spi on remonte au largue et on s' met dans l' chenal . " -- ... Bref le plan super efficace , que même Nelson celui de Trafalgar ( le cap de Trafalgar , j' l' ai quasi devant ma fenêtre ) et de Santa Cruz de Ténérife ( ousque j'ai cherché dans la rade , au milieu de globicéphales , le bras qu'un canon françose lui avait arraché ) , que même lui l'Amiral saxon il aurait salué d' un coup de rhum ou de malvoisie ! Une manoeuvre pensée , jaugée , organisée , planifiée , du prêt-à-consommer faut-il que j'vous l'emballe ... bref ... Bibi laisse sa meilleure barreuse seule 10 secondespour surveiller le hissage du spi depuis le pied de mât ... on est au grand largue , ça bourre ... enfin ... pour une Caravelle ça bourre ! ... la drisse de spi se tend , siffle dans la brise , z' y va , ça baigne ... le gars qui tient le sac de spi et maintient les deux ralingues jointes ... merde : s'empatouille , se tord la cheville sur la chaine d'ancre , j'lui donne un coup de main pour se remettre debout , j' ordonne l'abattée pour gonfler le spi , et en relevant la tête je vois... par tous les Tritons de la ville d'Ys , je vois ce pauv' canot' , familial , proméne-couillons qu' il l' a qualifié , le Gros , plus tard... juste sur mon étrave ... Le moment : figé dans ma tête ... congelé , arrêt sur image ... Blang ! Klong ! Clac !... Z'ont pas tardé deux minutes pour sombrer corps et biens ... enfin , corps , non , heureusement ... Ç' aurait pu ! Mais non , ça pataugeait , la famille Fenouillard , dans leur baignoire qui se remplissait inéxorablement ... Le cap'tain s'accrochait au mât de sa baille qu' allait par le fond , sa casquette fantaisie se dévissait de son crâne pour voguer toute seule au gré des flots ... Tu parles qu'on l'a affalé , le spi ... puis empannage rapide , bibi Boubou à la barre , revenir sur les lieux de crime , du naufrage , de l' éperonnage ... Récupèrer les gosses , le Jackez Coz venant repêcher le reste ( merci Sergio ) . Tu parles si j' m' attendais á l' engueulade monstre , à la Vigie , dans l' bureau de Gros ... Il m' a juste demandé un rapport précis des évènements ...
J' vous causais du luxe ... grace aux stagiaires ... Ils ramenaient de l'artich ' mine de rien ! les 200 gugusses ... Ça leur a donné droit aux chariots pour descendre les dériveurs ... aux moteurs aussi z'ont eu droit , pour faire les embarquements sur prame ... pourtant , la godille , son mouvement chaloupé un peu voyou , les pieds bien calés , un peu écartés ... impulsion des genoux se prolongeant par un déhanchement élastique , le bassin sur rotules , balancement synchrone des épaules , coudes et poignets à la fois flexibles et fermes ... Si l'aviron tenait le coup au départ , si il supportait en ployant mais sans rompre les premiers "8" , ceux qui lançaient la prame chargée ras-la-gueule , alors t'avais plus qu'á caresser l'eau pour garder l'erre , une main ... peinard , pépère ... sauf si pour rejoindre les mouillages de Caravelles , Ca.co , Mentors , Cigognes ( un jour je vous causerai d'une croisière de 7 jours sur une Cigogne , on avait 12 ans , y f'sait froid ... ) , sauf donc si il y avait du " jus " , lá tu mettais les deux mains sur le manche et... le manche ? les deux mains ? Tout ça est très freudien , j'en vois encore qui rigolent ! Sachez messieurs-dames les rieurs que je suis ambidextre ... " comprenne qui veut ... ou qui peut " ( ça c'est du Bobby Lapointe ) .
Bref , le tout pour la godille c'est que l'embarcation , le bonhomme et la pelle de l'aviron fassent qu'un ... un peu comme le truc de Marco pour soulever l' étrave d' un Vaurien ... sans effort apparent ... tout dans l'art ... geste ... le style naturel ... La descente des dériveurs ... Vous voyez que je perds pas le cap , je louvoie , certes , mais le cap : tenu ! fidèle aux préceptes , votre timonier ," contourner les caps et saluer les grains " . Les stagiaires ... pour eux c'était une sauvagerie , la descente des bateaux ! La mise à l'eau ! Ça ralait sec , de devoir bosser au sortir du lit ! Pas habitués à des horreurs pareilles , les pauv' citadins ! J'ai un pote comme ça , sans son café il est personne ... il existe pas ... Là avec les stagiaires , pareils . Si ça regrettait les cafés-croissants ! Même avec des chariots ... qu'on voulait leur mort ... que c' était pire que la Berezina ... la retraite de Russie , l' exode des fils d'Israel hors d' Egypte , la longue marche de Mao , surpassées par la tribu des irréductibles bretons qui leur faisait porter des bateaux lourds comme des menhirs ... à preuve , y' en avaient qui cherchaient à se planquer , se défiler , tireurs au flanc insolidaires de leur pairs ... et pas les plus malingres ... Si j' vous dis que l'être humain est un sale con , tòt ou tard ... regardez : moi ... Bon . Pour les croissants de toute façon , y pouvaient toujours se brosser , en guise y avait pain-beurre-confiture ... fraise ou abricot , la confiture ... pas d' la " Bonne Maman " , d' la confiote en boites de 8 kilos que " l' homme de jour " se chargeait de faire répartir par tables de 12 . L' homme de jour ... dans la Royale on aurait dit : le commissaire de bord . Mais le Gros devait trouver que l'époque était déjà bien assez riche en commissaires de tous poils ... alors on disait : homme de jour , çuilà qui organisait le bocson à terre... Pas de croissants , j' vous disais ... Ah !... Mais cette miche ... ce pain encore tiède du fournil ( des fois , en fait : pas souvent ) , miche dorée croustillante par dehors , savoureuse tendre par dedans ... les charmes d'une fille des îles-sous-le-vent et d'une vestale nordique réunis par l'art d'un boulanger ... Yin et Yang . Non , sans rire ! Ces tartines c' était un peu de Capoue et ses délices ... Surtout après l' effort ... après l' effort , le réconfort , ça a pas d'age ça ... À faire la mise á l'eau des dériveurs , vous vous souvenez , petit matin , blême , des fois bruineux , tu te réchauffais d'abord , à trotter en portant 30-40 kilos , ta portion du poids ... d'un Vauvau l'autre tu te coltinais le double quintal , mine de rien ... tu te réchauffais le corps , et l'ame aussi , à faire le boulot en groupe ... Jusqu'au moment où la flotte rentrait dans tes bottes ... Lá alors c'est quand tu te réveillais pour de bon ...là y avait plus de faux-semblants , que tu les voyais les ames trempées dans l'iode du varech et la pluie salée , et les autres , celles qui rêvaient teinture d'iode et sels de bain . Ouiche ! Elle valait son pesant de bonheur , la tartine coupée à l' Opinel , miche à plein bras , celui qui coupait on lui voyait un sourire qui trompait pas ... Un poète ! Trouvez-moi un poète pour chanter le geste auguste du trancheur de pain de campagne !
Tout ça c' est les plutôt bons souvenirs , mais vous avez le droit de savoir ... je confesse ... en plus de con-fesser ... les petites conneries , les virées au Moulin le samedi soir , les flirts , les plans frimeurs avec les Mentors , les soirées Bob Dylan Alan Stivel ( à Toutoune , c' qui lui plaisait c' était plutôt Jhonny et Sylvie , moi j' donnais Antoine , Dutronc , Brel , Dick Annegarn et Beatles ) , une ou deux mufflées , de tout ça : coupable . Mais le truc qui m' a fait flipper en couleur et en stéréo , c' est la fois où j' ai coulé un genre de canot fabrication artisanale d'un brave vacancier qu' avait embarqué sa famille au grand complet . Papi , mamie , tonton , bobonne , les mômes , tout ce p'tit monde tassés dans l'cockpit , bien sagement assis , le papa cap'tain fier comme Artaban à la barre ... Ils sortaient tout doucement de l'anse du Moulin , plus poussés par le courant que par le petit Suroît annonciateur d'une énième dépression ... tirant bord sur bord entre les mouillages plus ou moins forains , crochant leur dérive dans les espars flottants , se dégageant à coups de gaffe , foc à contre , " Ginette , largue au taquet !... Raymond , fais-moi contre poids ! Les enfants , poussez-vous -- ( Où ça qu'y z' auraient pu s' pousser ? ), attention ! " . Serviteur , 14 ans , chef de bord d' une des deux Caco , bien décidé à faire envoyer le spi avant Goasqueillou ( et ses trilobytes , vous oubliez pas ? ) avait tiré un p'tit bord vers la pointe sus-dite , histoire de tout remettre au point avec les 4 stagiaires : tangon , écoutes , hale-bas de tangon , manoeuvre de dérive ... donne la voix d'abattre vent arrière -- " __Sans empanner , ok ? Une fois envoyé le spi on remonte au largue et on s' met dans l' chenal . " -- ... Bref le plan super efficace , que même Nelson celui de Trafalgar ( le cap de Trafalgar , j' l' ai quasi devant ma fenêtre ) et de Santa Cruz de Ténérife ( ousque j'ai cherché dans la rade , au milieu de globicéphales , le bras qu'un canon françose lui avait arraché ) , que même lui l'Amiral saxon il aurait salué d' un coup de rhum ou de malvoisie ! Une manoeuvre pensée , jaugée , organisée , planifiée , du prêt-à-consommer faut-il que j'vous l'emballe ... bref ... Bibi laisse sa meilleure barreuse seule 10 secondespour surveiller le hissage du spi depuis le pied de mât ... on est au grand largue , ça bourre ... enfin ... pour une Caravelle ça bourre ! ... la drisse de spi se tend , siffle dans la brise , z' y va , ça baigne ... le gars qui tient le sac de spi et maintient les deux ralingues jointes ... merde : s'empatouille , se tord la cheville sur la chaine d'ancre , j'lui donne un coup de main pour se remettre debout , j' ordonne l'abattée pour gonfler le spi , et en relevant la tête je vois... par tous les Tritons de la ville d'Ys , je vois ce pauv' canot' , familial , proméne-couillons qu' il l' a qualifié , le Gros , plus tard... juste sur mon étrave ... Le moment : figé dans ma tête ... congelé , arrêt sur image ... Blang ! Klong ! Clac !... Z'ont pas tardé deux minutes pour sombrer corps et biens ... enfin , corps , non , heureusement ... Ç' aurait pu ! Mais non , ça pataugeait , la famille Fenouillard , dans leur baignoire qui se remplissait inéxorablement ... Le cap'tain s'accrochait au mât de sa baille qu' allait par le fond , sa casquette fantaisie se dévissait de son crâne pour voguer toute seule au gré des flots ... Tu parles qu'on l'a affalé , le spi ... puis empannage rapide , bibi Boubou à la barre , revenir sur les lieux de crime , du naufrage , de l' éperonnage ... Récupèrer les gosses , le Jackez Coz venant repêcher le reste ( merci Sergio ) . Tu parles si j' m' attendais á l' engueulade monstre , à la Vigie , dans l' bureau de Gros ... Il m' a juste demandé un rapport précis des évènements ...
sábado, 10 de marzo de 2012
y'a 40 ans moulin-Mer sur rade
Y sont combien ?... et elles ?...qui m'ont dit , répété plus soif , encensé , adulé ma prose , qu'il faudrait bien que j'écrive , un bouquin , que dis-je ...plus ! , une trilogie , encore plus ,une oeuvre ! publie , succès garanti qu'y disent , qu'elles trompettent ... Comme tous les hexagons , depuis petit , serviteur se sentait un peu l'ame littéraire . Un peu , pas trop quand-même , le bon vieux Jean de La Fontaine enseigné en classes primaires modérant l'enthousiasme , " Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute "... Mais en fait je me demande bien -- et ne me réponds pas , comble de l'inconséquence ! -- ce que vous pouvez tirer comme avantage , vous flatteurs flatteuses , des radoteries misanthropes séniles que je ponds , pose , dépose . Petit intermède linguistique , pas pour frimer , non , rigoler plutôt , instruire en s'amusant : " deposiciòn " , en hispanien , ça veut dire défécation ... à se souvenir le jour où on vous amènera à déposer devant un juge ... Association d'idées : flatteur , flatulence , et de là un coup de caca-pipi-prout ... esprit cour de récréation , école primaire , moi-même primaire en diable ... et le multilinguisme qui m' émoustille les neuneus , les neuneus , les neurones . La langue ! ... les langues ! multilinguisme ... cunnilingus ... Femmes frigides ? Que nenni , mauvaises langues ceux qui les traite ! Tiens , l'expression " ouah l'aut' ! Y m'traite , là ! " elle a l'air modrene et tout , ben mes potes elle existait pendant l'entre deux guerres ! Certifié ! Louis-Ferdinand l'utilise ! Pour les plus jeunes j' précise , les deux guerres que j'vous cause , c' est la Grande ( 1914-1918 ) et la Seconde ( 1939-1945 ) ... L indochine , l' Algérie , l ' Afganistan , l 'Irak sont venus plus tard ... Pas qu'y ait des générations sans leurs horreurs .
Mais je vais vous perdre avec mes digressions , c'est toujours comme ça , le baladin balladeur qui peut pas s'empêcher chez moi ! ... Pardon ... Oh ! Et puis non ! ... pas pardon ! de quoi , pardon ? Tous et toutes font rien qu'à me dire " Maestro ! Régalez-nous de vos écrits ! ... votre style ... lyrisme ... décoiffant ... Tambours et trompettes ..." ! Mal embouchées , les trompettes de la renommée ... J' les écoute pas , bien sûr , mais ... Y a toujours un mais... au bout du compte ... z'en faites les frais ... Faut dire que le bon Jean de La Fontaine , il écrivait ses fables pour faire oublier ses contes frivoles , paillards , libertins ... alors ses leçons de morale pour Loulou quatorzième du nom , un tantinet sabordées ... sabotées ... que j' dis ... Moi j' l'aime bien le ci-devant La Fontaine , un joueur , dragueur , dispendieux , un peu pornographe , un vivant ...
Bon j'vous disais , plein de gens qui veulent me lire ... une douzaine , au moins ... moi qui connait personne ! ... Surtout des femmes , faut dire , qui m'encouragent , me poussent à coups de " J ' adooore ! " de " Maestro ! " . Sirènes , ... chantez sirènes , hullulez , pullulez , roucoulez ... Plus con que moi tu meurs , comme si je voyais pas que des fois ça vous agace ma " prooose " , et nonobstant je claviette dur , ça me prend du temps , mes pauvres yeux piquent et larmoient devant l'écran , rien n'y fait , j'écoute vos ronronades " Maestrooo ! " , alors j ' écris , pour vous , pour moi , pour rien ...
Des sirènes j'en ai connu quelques unes dans mon adolescence et puis après aussi , ou alors c'est bibi qu'a l'ouie plus sensiblement finaude et capte leurs chants façon gonio... des toutes sortes de sirènes , j'ai fréquenté : les maritimes , océaniques , les ambulancières , les policières , les alarmistes ... j' vous raconterai ... Enfin , les sirènes qui croisaient du côté de Goasqueillou c'ètait dans les premières qui m' chantaient , m' enchantaient ... Faut vous situer : la pointe de Goasqueillou et ses fossiles de trilobites , Landévennec et son abbaye et la côte ouest de l'arrière rade ... sillon des Anglais , pointe du Fret , et puis en face la pointe du Bendy , limite nord du "plan d'eau " . Le " plan d'eau " ,voila un truc qu'avait son importance à Moulin-Mer , là où ce qu'on enseignait aux gamins de mon genre comment flirter avec les Atlantes , là où qu'elles étaient les sirénes de mon enfance ... Extensible , réductible , élastique , le " plan d'eau " , selon la météo , échelle Beaufort , état d' la mer , coef ' de marée ... on allait même jusqu'à la Pointe d'Armorique pour les picnics estivaux , l' Ile Ronde ... A Pâques on tirait des bords dans le froid et la tourmente , entre Goasqueillou et le sillon ... capelés dans les brassières genre "Royale " de l'après-guerre , grosse toile cirée sur des plaques de liège ... Après , plus tard , avec les " mousquets " skippés par Marco et Jacquez , c'était Ouessant , Sein , Aberwrack , ou Belle-Ile ... La perfide Albion aussi ... Kekez , Marco , les fils du " Gros " ... Pour les ceusses qu'ont pas connu , "le Gros " , c'était le seul maître á bord du centre ... Attention , je dis Centre , mais en vrai : école !... École j'vous dis , t' étais là pour apprendre , pour aller au-delà de tes limites , pour te mesurer à toi-même , vu que la Mer , l' Océan , ils s'ront toujours qu' à te laisser jouer avec eux .. pardon , erreur , c'est toi qu'est qu'un joujou pour eux du moins tant qu' tu s'ras pas fier-dominateur et sûr de toi ... Une phrase du grand Charles ... Mais j'´dérive , le courant m' fait perdre le cap , j' vous causais du Gros , du grand Charles on causera une aut' fois... Le Gros , mine de rien , un précurseur , un sacré instit' , et j' dis pas ça parcequ' y m' avait plus ou moins à la bonne ... au jour d'aujourd'hui ,dans l' quartier d'ma jeunesse , il a un centre scolaire á son nom , le Gros ... ah! désolé , y en a qui tiquent à ce que j'vois , les ceusses qu'ont fréquenté le Centre ... mes p'tits potes , moi le Gros j' peux pas vous le nommer autrement que comme ça , c'est pas irrespect ... Au contraire ... si vous pigez pas c'est qu' vous avez pas été portés sur le rôle d' équipage ... que vous étiez passagers , peut-être , mais pas enrôlés ... J'étais sur des îles subtropicales quand il a rejoint les âmes de Neptune , le Gros , ça m'a fait un coup ... Comme pour Tonton Fanch' : vareuse ocre , moustache blanche , trogne de bon vivant , de vivant , de survivant ... d' humain ,... j' sais pas comment vous dire . Tonton parlait des entrées de rade sur les trois-mâts barques , par calme plat , tout le monde aux chaloupes souquant sur les avirons pour haler le batiment ... des fois pour nous faire un peu peur y nous causait tout doucement , avec un sourire dans les yeux , de la vie des mousses , comment qu'on les fouettait pour appeler le vent si les sifflets des marins suffisaient pas ... des iles aussi y causait des fois , là en plus du sourire y avait des scintillements dans ses yeux , des scintillement , des éclats , même des ocultations qui sont pas dans le Livre des Feux ... Hein ? Ouais , ouais , je sais , le cap ! ... la dérive ... la route fond ... que j' vous perde pas ...
Le Gros donc ... l' avait pas accepté mon inscription avant que j' sache nager , vous dire si j' lui dois ... des années à silloner les piscines du duché de Bretagne ... non , non , j' dérive pas , z' allez voir ... C' est grâce au Gros , ou plutôt grâce à ses paluches superlatives , que j'suis passé chef de bord , intronisé à l' " Aquarium " . Treize pauvres années qu' j' avais , un trac pas possible ... cotoyer , coudoyer à table Marco , Doumé , Loustau , Gilbert , d'autres que j' oublie ... Faut vous dire que ma " nomination " dans " l' encadrement " , c' était pour remplacer Bodénes , alias Bobo . Pour faire facile sur les "plans de stage " , on m'a mis Boubou à la place de Bobo ... Une oreille au Bobo avait eu la malchance de rencontrer la paluche du Gros , comptez huit livres de barbaque endurcie par le chanvre des cordages et les avirons , 4 kilos lancés à la volée sous l'impulsion d' une insubordination du Bobo ... Tympan éclaté ... une chance , le père au Bobo : médecin ... O.R.L. Et copain du Gros ... la légende dit que son père , au Bobo , l'y avait collé une baffe de l'aut' côté pour équilibrer ... rien de bien choquant pour l'époque ...
Toujours est-il que m' voilà qu 'étais passé à l' Aquarium , genre de serre vitrée attenante au réfectoire des stagiaires . Avec pinard sur la table ! en plus du Pchitt citron ou orange ... beurrée initiatique inévitable ... gros rouge qui tache .. du "trois étoiles" venu d'Algérie par mer , commercialisé par les frères Fournier de Plougastel ... Sirènes aussi les filles Fournier , tiens , fréquentées bien plus tard ... Oh ! Mais croyez pas qu' c' était pour mes beaux yeux et mon teint de pêche qu'on m' nommait " chef de bord de caravelle ". Serviteur était mordu de la mer . La rade , mon père me la f''sait sillonner depuis avant que j' marche ... Quand j'ai su nager , tous les stages , vacances de février , Pâques , étés complets ... au Centre . À naviguer ... et pas qu' à ça : à peler les patates , faire la plonge , décaillouter la crique , jours voilerie , atelier , matelotage ... et les " corvées de maerl " ... Le maerl ça faisait réver , corail blanchi par la mort , comme une réminiscence d`Henri de Monfreid ... l' impression d'être en communion avec l'eau salèe jusqu'à terre : fouler du maerl . .. ce crissement sous les boutous ( sabots bretons ) du Gros... les glissades ... la poussière blanche collant aux bas des pantalons pattes d'ef''... une odeur d'algues , de sel , de calcaire ... Le " Notre-Dame de Rumengol " , sablier de la rade , deux hommes d'équipage , un patron ... nous amenait sa charge de corail pilé , aux grandes marées , vives eaux , déchargeait à la grue sa cargaison sur le côté ouest de la cale , là où lui permettait son tirant d'eau ... après on répartissait à la brouette , à la pelle ... Allez pas croire comme ça à c'que j'vous dis que c'était l' bagne , oh non ... on s' fendait la poire , ping-pong à gogo , chants de marins , gavote et tout le tremblement ... les bigorneaux à marée basse ... et puis l' été les stagiaires renouvelés tous les 15 jours ... tous et toutes moins de 17 ans ... hormones exacerbées par l'ambiance post-soixante-huitarde ... les bacchanales restaient phantasmes , en général ... les rondes du gros , rondes de nuit , complicaient un peu les passages à l'acte ...
Mais les débuts dans l' Centre , mes aieux ... ouf ! Serviteur en menait pas large... Passer du franc-bord d'un croiseur côtier à celui d'un " P'tit mist " , ça fait drôle . T'es dans ta caisse à savon , la flotte qui clapote au ras du liston ... et pas qu'au ras du liston , ça clapote aussi dans les fonds , t'as l' cul qui baigne ... ça rentre par le puits de dérive ... et par la proue carrée ... tu t' vois déjà la caisse transformée en baignoire ... écopage de temps en temps , pour pas sombrer ... et puis surtout pas dessaler ! C 'est pas pour dire , mais ça caille en rade , l' eau est pas chaude ... on disait aux monos qui faisaient la sécu , sur prame ou sur ce bon vieux Jacquez Coz , moteur Baudoin , on leur disait " Z'avez trente minutes pour tirer de l'eau les stagiaires " ... après : l' hipothermie ... N 'empêche , le " p'tit mist ", c'était fendard ... surtout quand ça piaulait ... lui montrer á Gaella de quoi qu' j' étais capable ! Ma première chef de groupe , Gaella .... à onze ans moi j' trouvais qu'elle sentait bon Gaella , comme une institutrice baba-cool avec des gros nénés ... Faites un effort , fichtre , diantre ! ... revenez à vos onze ans , et arrêtez de vous marrer en vous foutant de ma gueule ! Se souvenir . C'est pas dur ... et de temps en temps ça fait du bien ... de se souvenir de comment on gambergeait à douze , quinze , vingt , trente balais... ou hier ... tu vois si t' évolues un peu , si tu vis ... Je reviens á Gaella ... sirène celtique , lunaire , vénusienne... sa baguette magique : la livarde ... rien qu'un bout de bois , mais qui vous étarquait la voile latime ... les lacaniens vous diront que la livarde est suggestive , qu' elle fait sens , le signifiant prenant une dimension post-virtuelle , elliptique et amphigourique ayant plaçé l'objet dans une succession de réalités matérielle puis virtuelle puis à nouveau matérielle ( on dira néo-matérielle pour simplifier ) ... Une autre sirène , genre colosse , a voulu un jour m'apprendre à danser le rock ... au Moulin ... en boutous ... pour ça peut-être que je danse jamais en couple ... y'a de ces traumas de jeunesse ...
Enfin , l'Aquarium c' éait un peu un monde masculin , quand-même , faut reconnaitre ... tout le Centre , à bien y regarder ... elles étaient pas nombreuses celles qui faisaient le poids sur l'eau , celles à qui t'aurais confié ton sort dans un coup de vent ... pour une prise de ris ou un changement de foc ... Mais vous fiez pas à mon jugement , moi plutôt solitaire toujours , et puis ironique provoc' ... agit'-prop' si on veut ... Ça faisait chier deux ou trois gugusses , des qui s'croyaient anarchistes et qui m'voyaient réac' ... des anars de luxe moi j'vous dis , pas les mains calleuses , aujourd'hui sûrement des bons bourgeois plouto-sociaux-démocrates avec porte-feuille à droite ... une poignée d' intellos qui v'naient se faire une petite réputation ... j' donnerai pas d' noms , y s' reconnaitra celui que quelques années plus tard j' voyais déambuler vers les bars branchés de Brest , déguisé en Sherlock Holmes ... pipe et tout ...
Heureusement y' avait des gens sérieux , tiens , un exemple , Toutoune , ou son frangin Yvan . À ce que j' sais , le Toutoune a repris la menuiserie de son père à Daoulas ... sur les quai de la Doufine ... un jour de marées coef dans les 110 , tout mômes , on avait fait régate là-bas , juste devant chez lui ... en P'tit Mist ... avec le Toutoune , monos ensemble , croisières , avec Marco comme chef de bord de Mousquet , ... CAEV aussi avec lui , à Tréboul ... A Marco , à Toutoune , à Yvan , un peu que j' leur ai confié ma vie , plus d'une fois ! ... juste le coup par exemple que l ' Marco nous a fait faire des prises de ris changements de focs par force 9 autour des Tas de Pois ... de nuit ... fallait avoir la foi moi j'vous dis , la foi dans l' homme de barre , la foi dans tes équipiers , la foi dans l' Marco ... qu' y t' récupèrerait si tu tombais à la baille ... objectivement , de nuit , avec la manoeuvre limitée , une visi de 30 mètres au plus sous les grains , avec des creux de 3 à 5 mètres , il aurait eu du mal à récupèrer quoique ce soit , tout Marco qu'il était ... Seulement ce gars là c'est lui qui prenait la proue des Vauriens , douze ou quinze mômes autour des listons , pour faire " l' embarquement " ...
L' " embarquement " , encore un truc inévitable à vous raconter ... si vous avez la patience ...
Mais je vais vous perdre avec mes digressions , c'est toujours comme ça , le baladin balladeur qui peut pas s'empêcher chez moi ! ... Pardon ... Oh ! Et puis non ! ... pas pardon ! de quoi , pardon ? Tous et toutes font rien qu'à me dire " Maestro ! Régalez-nous de vos écrits ! ... votre style ... lyrisme ... décoiffant ... Tambours et trompettes ..." ! Mal embouchées , les trompettes de la renommée ... J' les écoute pas , bien sûr , mais ... Y a toujours un mais... au bout du compte ... z'en faites les frais ... Faut dire que le bon Jean de La Fontaine , il écrivait ses fables pour faire oublier ses contes frivoles , paillards , libertins ... alors ses leçons de morale pour Loulou quatorzième du nom , un tantinet sabordées ... sabotées ... que j' dis ... Moi j' l'aime bien le ci-devant La Fontaine , un joueur , dragueur , dispendieux , un peu pornographe , un vivant ...
Bon j'vous disais , plein de gens qui veulent me lire ... une douzaine , au moins ... moi qui connait personne ! ... Surtout des femmes , faut dire , qui m'encouragent , me poussent à coups de " J ' adooore ! " de " Maestro ! " . Sirènes , ... chantez sirènes , hullulez , pullulez , roucoulez ... Plus con que moi tu meurs , comme si je voyais pas que des fois ça vous agace ma " prooose " , et nonobstant je claviette dur , ça me prend du temps , mes pauvres yeux piquent et larmoient devant l'écran , rien n'y fait , j'écoute vos ronronades " Maestrooo ! " , alors j ' écris , pour vous , pour moi , pour rien ...
Des sirènes j'en ai connu quelques unes dans mon adolescence et puis après aussi , ou alors c'est bibi qu'a l'ouie plus sensiblement finaude et capte leurs chants façon gonio... des toutes sortes de sirènes , j'ai fréquenté : les maritimes , océaniques , les ambulancières , les policières , les alarmistes ... j' vous raconterai ... Enfin , les sirènes qui croisaient du côté de Goasqueillou c'ètait dans les premières qui m' chantaient , m' enchantaient ... Faut vous situer : la pointe de Goasqueillou et ses fossiles de trilobites , Landévennec et son abbaye et la côte ouest de l'arrière rade ... sillon des Anglais , pointe du Fret , et puis en face la pointe du Bendy , limite nord du "plan d'eau " . Le " plan d'eau " ,voila un truc qu'avait son importance à Moulin-Mer , là où ce qu'on enseignait aux gamins de mon genre comment flirter avec les Atlantes , là où qu'elles étaient les sirénes de mon enfance ... Extensible , réductible , élastique , le " plan d'eau " , selon la météo , échelle Beaufort , état d' la mer , coef ' de marée ... on allait même jusqu'à la Pointe d'Armorique pour les picnics estivaux , l' Ile Ronde ... A Pâques on tirait des bords dans le froid et la tourmente , entre Goasqueillou et le sillon ... capelés dans les brassières genre "Royale " de l'après-guerre , grosse toile cirée sur des plaques de liège ... Après , plus tard , avec les " mousquets " skippés par Marco et Jacquez , c'était Ouessant , Sein , Aberwrack , ou Belle-Ile ... La perfide Albion aussi ... Kekez , Marco , les fils du " Gros " ... Pour les ceusses qu'ont pas connu , "le Gros " , c'était le seul maître á bord du centre ... Attention , je dis Centre , mais en vrai : école !... École j'vous dis , t' étais là pour apprendre , pour aller au-delà de tes limites , pour te mesurer à toi-même , vu que la Mer , l' Océan , ils s'ront toujours qu' à te laisser jouer avec eux .. pardon , erreur , c'est toi qu'est qu'un joujou pour eux du moins tant qu' tu s'ras pas fier-dominateur et sûr de toi ... Une phrase du grand Charles ... Mais j'´dérive , le courant m' fait perdre le cap , j' vous causais du Gros , du grand Charles on causera une aut' fois... Le Gros , mine de rien , un précurseur , un sacré instit' , et j' dis pas ça parcequ' y m' avait plus ou moins à la bonne ... au jour d'aujourd'hui ,dans l' quartier d'ma jeunesse , il a un centre scolaire á son nom , le Gros ... ah! désolé , y en a qui tiquent à ce que j'vois , les ceusses qu'ont fréquenté le Centre ... mes p'tits potes , moi le Gros j' peux pas vous le nommer autrement que comme ça , c'est pas irrespect ... Au contraire ... si vous pigez pas c'est qu' vous avez pas été portés sur le rôle d' équipage ... que vous étiez passagers , peut-être , mais pas enrôlés ... J'étais sur des îles subtropicales quand il a rejoint les âmes de Neptune , le Gros , ça m'a fait un coup ... Comme pour Tonton Fanch' : vareuse ocre , moustache blanche , trogne de bon vivant , de vivant , de survivant ... d' humain ,... j' sais pas comment vous dire . Tonton parlait des entrées de rade sur les trois-mâts barques , par calme plat , tout le monde aux chaloupes souquant sur les avirons pour haler le batiment ... des fois pour nous faire un peu peur y nous causait tout doucement , avec un sourire dans les yeux , de la vie des mousses , comment qu'on les fouettait pour appeler le vent si les sifflets des marins suffisaient pas ... des iles aussi y causait des fois , là en plus du sourire y avait des scintillements dans ses yeux , des scintillement , des éclats , même des ocultations qui sont pas dans le Livre des Feux ... Hein ? Ouais , ouais , je sais , le cap ! ... la dérive ... la route fond ... que j' vous perde pas ...
Le Gros donc ... l' avait pas accepté mon inscription avant que j' sache nager , vous dire si j' lui dois ... des années à silloner les piscines du duché de Bretagne ... non , non , j' dérive pas , z' allez voir ... C' est grâce au Gros , ou plutôt grâce à ses paluches superlatives , que j'suis passé chef de bord , intronisé à l' " Aquarium " . Treize pauvres années qu' j' avais , un trac pas possible ... cotoyer , coudoyer à table Marco , Doumé , Loustau , Gilbert , d'autres que j' oublie ... Faut vous dire que ma " nomination " dans " l' encadrement " , c' était pour remplacer Bodénes , alias Bobo . Pour faire facile sur les "plans de stage " , on m'a mis Boubou à la place de Bobo ... Une oreille au Bobo avait eu la malchance de rencontrer la paluche du Gros , comptez huit livres de barbaque endurcie par le chanvre des cordages et les avirons , 4 kilos lancés à la volée sous l'impulsion d' une insubordination du Bobo ... Tympan éclaté ... une chance , le père au Bobo : médecin ... O.R.L. Et copain du Gros ... la légende dit que son père , au Bobo , l'y avait collé une baffe de l'aut' côté pour équilibrer ... rien de bien choquant pour l'époque ...
Toujours est-il que m' voilà qu 'étais passé à l' Aquarium , genre de serre vitrée attenante au réfectoire des stagiaires . Avec pinard sur la table ! en plus du Pchitt citron ou orange ... beurrée initiatique inévitable ... gros rouge qui tache .. du "trois étoiles" venu d'Algérie par mer , commercialisé par les frères Fournier de Plougastel ... Sirènes aussi les filles Fournier , tiens , fréquentées bien plus tard ... Oh ! Mais croyez pas qu' c' était pour mes beaux yeux et mon teint de pêche qu'on m' nommait " chef de bord de caravelle ". Serviteur était mordu de la mer . La rade , mon père me la f''sait sillonner depuis avant que j' marche ... Quand j'ai su nager , tous les stages , vacances de février , Pâques , étés complets ... au Centre . À naviguer ... et pas qu' à ça : à peler les patates , faire la plonge , décaillouter la crique , jours voilerie , atelier , matelotage ... et les " corvées de maerl " ... Le maerl ça faisait réver , corail blanchi par la mort , comme une réminiscence d`Henri de Monfreid ... l' impression d'être en communion avec l'eau salèe jusqu'à terre : fouler du maerl . .. ce crissement sous les boutous ( sabots bretons ) du Gros... les glissades ... la poussière blanche collant aux bas des pantalons pattes d'ef''... une odeur d'algues , de sel , de calcaire ... Le " Notre-Dame de Rumengol " , sablier de la rade , deux hommes d'équipage , un patron ... nous amenait sa charge de corail pilé , aux grandes marées , vives eaux , déchargeait à la grue sa cargaison sur le côté ouest de la cale , là où lui permettait son tirant d'eau ... après on répartissait à la brouette , à la pelle ... Allez pas croire comme ça à c'que j'vous dis que c'était l' bagne , oh non ... on s' fendait la poire , ping-pong à gogo , chants de marins , gavote et tout le tremblement ... les bigorneaux à marée basse ... et puis l' été les stagiaires renouvelés tous les 15 jours ... tous et toutes moins de 17 ans ... hormones exacerbées par l'ambiance post-soixante-huitarde ... les bacchanales restaient phantasmes , en général ... les rondes du gros , rondes de nuit , complicaient un peu les passages à l'acte ...
Mais les débuts dans l' Centre , mes aieux ... ouf ! Serviteur en menait pas large... Passer du franc-bord d'un croiseur côtier à celui d'un " P'tit mist " , ça fait drôle . T'es dans ta caisse à savon , la flotte qui clapote au ras du liston ... et pas qu'au ras du liston , ça clapote aussi dans les fonds , t'as l' cul qui baigne ... ça rentre par le puits de dérive ... et par la proue carrée ... tu t' vois déjà la caisse transformée en baignoire ... écopage de temps en temps , pour pas sombrer ... et puis surtout pas dessaler ! C 'est pas pour dire , mais ça caille en rade , l' eau est pas chaude ... on disait aux monos qui faisaient la sécu , sur prame ou sur ce bon vieux Jacquez Coz , moteur Baudoin , on leur disait " Z'avez trente minutes pour tirer de l'eau les stagiaires " ... après : l' hipothermie ... N 'empêche , le " p'tit mist ", c'était fendard ... surtout quand ça piaulait ... lui montrer á Gaella de quoi qu' j' étais capable ! Ma première chef de groupe , Gaella .... à onze ans moi j' trouvais qu'elle sentait bon Gaella , comme une institutrice baba-cool avec des gros nénés ... Faites un effort , fichtre , diantre ! ... revenez à vos onze ans , et arrêtez de vous marrer en vous foutant de ma gueule ! Se souvenir . C'est pas dur ... et de temps en temps ça fait du bien ... de se souvenir de comment on gambergeait à douze , quinze , vingt , trente balais... ou hier ... tu vois si t' évolues un peu , si tu vis ... Je reviens á Gaella ... sirène celtique , lunaire , vénusienne... sa baguette magique : la livarde ... rien qu'un bout de bois , mais qui vous étarquait la voile latime ... les lacaniens vous diront que la livarde est suggestive , qu' elle fait sens , le signifiant prenant une dimension post-virtuelle , elliptique et amphigourique ayant plaçé l'objet dans une succession de réalités matérielle puis virtuelle puis à nouveau matérielle ( on dira néo-matérielle pour simplifier ) ... Une autre sirène , genre colosse , a voulu un jour m'apprendre à danser le rock ... au Moulin ... en boutous ... pour ça peut-être que je danse jamais en couple ... y'a de ces traumas de jeunesse ...
Enfin , l'Aquarium c' éait un peu un monde masculin , quand-même , faut reconnaitre ... tout le Centre , à bien y regarder ... elles étaient pas nombreuses celles qui faisaient le poids sur l'eau , celles à qui t'aurais confié ton sort dans un coup de vent ... pour une prise de ris ou un changement de foc ... Mais vous fiez pas à mon jugement , moi plutôt solitaire toujours , et puis ironique provoc' ... agit'-prop' si on veut ... Ça faisait chier deux ou trois gugusses , des qui s'croyaient anarchistes et qui m'voyaient réac' ... des anars de luxe moi j'vous dis , pas les mains calleuses , aujourd'hui sûrement des bons bourgeois plouto-sociaux-démocrates avec porte-feuille à droite ... une poignée d' intellos qui v'naient se faire une petite réputation ... j' donnerai pas d' noms , y s' reconnaitra celui que quelques années plus tard j' voyais déambuler vers les bars branchés de Brest , déguisé en Sherlock Holmes ... pipe et tout ...
Heureusement y' avait des gens sérieux , tiens , un exemple , Toutoune , ou son frangin Yvan . À ce que j' sais , le Toutoune a repris la menuiserie de son père à Daoulas ... sur les quai de la Doufine ... un jour de marées coef dans les 110 , tout mômes , on avait fait régate là-bas , juste devant chez lui ... en P'tit Mist ... avec le Toutoune , monos ensemble , croisières , avec Marco comme chef de bord de Mousquet , ... CAEV aussi avec lui , à Tréboul ... A Marco , à Toutoune , à Yvan , un peu que j' leur ai confié ma vie , plus d'une fois ! ... juste le coup par exemple que l ' Marco nous a fait faire des prises de ris changements de focs par force 9 autour des Tas de Pois ... de nuit ... fallait avoir la foi moi j'vous dis , la foi dans l' homme de barre , la foi dans tes équipiers , la foi dans l' Marco ... qu' y t' récupèrerait si tu tombais à la baille ... objectivement , de nuit , avec la manoeuvre limitée , une visi de 30 mètres au plus sous les grains , avec des creux de 3 à 5 mètres , il aurait eu du mal à récupèrer quoique ce soit , tout Marco qu'il était ... Seulement ce gars là c'est lui qui prenait la proue des Vauriens , douze ou quinze mômes autour des listons , pour faire " l' embarquement " ...
L' " embarquement " , encore un truc inévitable à vous raconter ... si vous avez la patience ...
sábado, 25 de febrero de 2012
¡ Ave bloger !moriturus te salutat
No sè ... confieso , no sè , ignorante ... " Errare humanum est " ... algunos , los atentos , saben ya de mi lamentable pero inamovible condiciòn de ser humano ... aùnque , sepanlo tambièn , rechazo la palabra "semejante" plural o singular... ¡ que me lo vengan a decir a la cara , " semejante " ! Si teneis agallas para leer las entradas anteriores , sabeis que desde el primer artìculo publicado cometo errores ... " humanum " ... no semejante , solo un ejemplar del genero ... ese soy yo ... con mis errores propios ... felizmente os importa un bledo mis errores . Haceis bièn , ademàs mis errores procuro que no afecten nadie màs que a mi ... y remediarlas ... errores propios , remedios caseros ... 54 inviernos , el Ankou merodeando por allì ... El Ankou ... ese que viene con su acarreo crujiente ... sudario negro , esconde su esqueleto , solo se le ven calavera bajo la capucha y los huesos de la mano que lleva la hoz ...ya èl y yo nos conocemos , me ha intentado liar , ligar , varias veces en los pasados 54 inviernos ... humanum est . ¿ que lo dije ya en otra entrada ? ¿ y què ? Acaso ¿ no se puede chochear ?.. 54 inviernos , puede servidor blablatear ... leas , no leas ... auto terapia literaria , aùnque ... ¿ literaria ? ...un cuerno ... y la terapia les beneficia a ustedes ... escribo , asì no empiezo a repartir hostias ... que se las merecen los que sì son "semejantes". pensar igual , vivir igual , follar , comer , mear , igual ... cantar lo mismo , ver lo mismo , todos . De las misma manera . ¡ Seamos ùnicos ! ¡ sean ùnicos ! acaso ¿ no es eso ser vivo ? Viejo , antiguo , cansado , pero reivindicandose ,unico ... Salgan de vuestras rutinas : vivid ... si se atreven ... a ser .
Os decia que no sè ... mejor dicho , no sabia .... no sabia si escribir en castellano o en galo ... despejada la duda ... digo ... Os decia " Errare humanum est " , y no significa que el ser humano es un error ... ¡ aùnque..! ... Tampoco significa que los humanos son vagos ... ¡ aùnque..! Sìn ir màs lejos , puede que servidor sea un error y un vago . Error vagando , vago errando : eligid ... Tengo otra para vosotros : " Post coitum animal triste " ... y tampoco significa que los agentes de los servicios postales se deprimen despuès de follar ... bueno , no lo hacen màs ni menos que usted y yo ... m'imagino ... a mi edad se esta bastante alegre despuès de follar , no ocurre a menudo , se precisa tener fecha , cita , ... prepararse ... mentalisarse ... ahorrar energia , fantasias ... a mi me sobra ultimamente el tiempo de preparaciòn , os contare ... Lengua muerta ... el latìn ...no tàn muerta ... de hecho : no hay mujeres frìgidas , solo hay malas lenguas ... ¡ aprender idiomas , dilecciòn , servidor , labia mucha labia , Babel y picardia ... ! ... A enseñar en las clases de latìn : la escena de la peli de los " Monty Python " , " La vida de Brian " , magnifica lecciòn de gramàtica latina dada por un centuriòn ... " Romani domum eunt " , algo como yanquis go home . Versiòn Poncio Pilato . Pilato , no pilates , bichos de gimnasium ... ¡ esteroizados ! ¡ siliconados ! la masa cerebral teneis siliconada , vortex-cortex-metrosex ... Reir , reirse , no olviden ... Rabelais , que no era romano , sino galo hasta los cataplines , pero escribia tàn bien en latìn que en galo popular ... Maestro Rabelais decia que la risa es propia del ser humano ... A este ritmo el blog lo hago en latìn ... alea jacta est y quo vadis , vox audita perit ... Aprenderiais algo .... me quitaria unos 40 años ...Ovidio ( Publius Ovidius ) , su " El arte de amar " , " Las metamorfosis " ... Suetonio ( Gaius Suetunius ), su " Vidas de los 12 Cesares " ... y Julius , él de : " Tu quoque , mi filii " , Idus de marzo ... antes de las 27 cuchilladas , o 53 , tuvo tiempo de escribir sobre " La guerra de las Gales " ... y Cicero " Laelius de amicitia " ... Horacio .... Platòn ... banquete , caverna... esta noche banquete en mi cueva , mi presepultura : esta noche hay carne . Despuès de dos semanas a base de pan , huevos , verduras , col , lechuga , algas ... carne fiesta pa cenar ... proteinas ... carne sobre los huesos del Ankou ... a pesar de la crisis ... que nos dicen la crisis ...otra más , responsable de todo , anònima crisi que algùn dia de esos bien podria llevar nombres y apellidos ... pero antes del festìn , del banquete mensual , vamos usted y yo a buchardear : verbo que solo tiene significado para algunos antropòlogos aficionados a este ulises en el paìs de las maravillas , servidor .
Lo siento ... aburro al personal ... ya sè ... ¿ estais dormidos ? ...¡ HO ! DESPERTAD ...parece que no pero eso va a algùn sitio , proposito , fin ... creo ... ya lo creo ... los que quieren ir a acostarse , apagad las màquinas ... ordenadores moviles playstation x box tele plasma descodificador : ahorro energètico ... yo ecologista , la naturaleza ... y la sonrisa ... repito para quièn lo quiera escuchar : tanto respeto le tengo a la naturaleza humana que procuro no acercarme a ella ... misàntropo ... dicen ... que se jodan , sin vaselina ... decia Cioran : " Cuando me hablan de la Humanidad , inevitablemente me surge la imagen de genocidio . " A lo que iba : Roma .... el siglo antes que Yeshua Ben Yousef se convierta en mesia ... ¿ conoceis la historia de Cleopatra y Marco Antonio ? Deberia gustaros , prensa amarilla , rosa ... verde ... vomito , todos los colores del vomito estandar una historia de prensa multicolor como la pota recièn echada ... aaahhh , pero hasta yo ... en el dentista ... el gestor ...el peluquero ...ojeo las revistas , atraido por el tufo... Leididi-Al Fayad ... Belèn Estebàn-Fran ... bueno , Marco Antonio y Cleopatra fue màs fuerte aùn ... ¿ no me creis ? ...os hago un resumen : el Marco lucha contra Julio para el poder en Roma y el follodromo de la reina de Egipto , la Cleo ... Alejandria , los misterios del oriente cercano , los perfumes embriagadores abànicos gigantes de palmas , rahat lukum , sirvientes , calor , lujo , luchas ancestrales para el poder ... Algo como " Dallas y su universo implacable " versiòn peplum ... luego : Marco Antonio pierde la batalla de Actium ... unos 20 000 muertos en el mar ... Lepanto siglos antès ... deshonor , Marco Antonio ya se podia acordar de su amiguito Julio ... Habian luchado como uno solo en las Gales , compañeros de armas ... ahora Julio le iba a encadenar , exponer su derrota por todo lo largo de la via Appia ... en aquellos tiempos no era para reirse ... el honor ... hoy no pueden ustedes enterarse , hoy puedes perder el honor y no pasa nada , perderlo dos veces o màs , hacerlo perder a tus hijos , familiares ... Ruiz Mateos os lo contaria ... ¡ que te pego leche ! ... oh pero mejor si ni siquiera tienes idea de lo que es el honor ... ahora solo vale la gloria ... gloria propia , del Opus , del " mercado " ... pero en esa època de los antiguos romanos ... no los romanos de hoy , modelo Berlusconi , no ... el modelo " alea jacta " , de la temporada A.Y. , antes de Yeshua ... eso , el honor digo , lleva nuestro guapo Marco a tirarse de bruces sobre su propia espada ... ¡ hay que ver !.. de tirarse a la reina de Egipto , a tirarse asi en el rio Estìgia ... eso sì , sìn ahogarse ... jiji ... ah claro si os deja abobado lo de las mitologias , no os enterareis ni de la mitad ... como cuando vemos " Los Simpson " aquì en Hispania ... ¿ que decia ? Marco Antonio se clava el acero en el pecho .... pero no muere en el acto ... la Cleo le sigue con el ritual egipcio de la serpiente aspic . ¡ re-hay que re-ver ! serpiente , veneno , pànico , el Samur que no llega ... a esas llegan unos legionarios portando Marco Antonio , le queda un hilito de vida , se ahoga lentamente en su propia sangre ...Cleopatra en los estertores . convulsiones... retorcièndose en el suelo , desgarrando su tùnica , se muerde la lengua , ojos en blanco , los labios ya azules , narcotizados , hipoxia ... rigidez ... reconvulsiones ... los sacerdotes impotentes , las esclavas histèricas ( las van a encerrar vivas en el mausoleo de la reina muerta ... ). Ya... os veo màs despiertos de repente ... huele a guerras , dinero , sangre , esperma , fluidos intercambiados , casas reales , dramas , tragedias , muerte ... telenovela ... os gusta ... Puès bièn : ¿ en què ha cambiado todo eso ? ... piensenlo señores , señoras , señoritas ... ( de paso : oficialmente el estado francès acaba de suprimir el titulo de " mademoiselle ") ... El Yerno ... las Infantas... Boyer , la Preysler ... Julio ...Iglesias quiero decir , sus hijos ... " tu quoque "... Edipo ... O bien Perejil , el islote de las 5 cabras ... era un regalo de cumple para el rey de Marruecos , no es broma , por parte de un ministro marroqui un poco lameculos , mirad las fechas ... informense ... pero aquì ... ¡uufff ! se lo tomaròn en plan bélico ... diplomacia ... del fusil ... la invencible Armada mandaron ... brillante diplomacia ... morros tiene el cuerpo diplomático ... con los moros ... vease Libia ... Siria , Iran , Egipto , Turquia ... vale los diplomatas se comen marrones tambièn ... o sea : una carrera sin honor ni orgullo , lo contrario de lo que se dan en representaciòn ... mucho brillo , pocas luces , más bien nieblas y nocturnidades ... Borbones Bourbons versus Alaouitas ... ¡ Oh ! lo siento , ¿ que digo ? sisisisisisisi , teneis razòn , LOS Yernos ... y yo que repito "El Yerno " ... ¡ nonononono ¡ Los ... A que se rie màs hoy que en tiempos de Julio Cesar ! ... Y Strauss-Kahn ... Rato , Rodrigo ... efemi ... sueldos vitalicios ...Camps campeador-cid ... cuando veis una foto de Camps ¿ no pensais en el Mister Barnes de los Simpsons ? ...perdòn no se que me pasa con los Simpsons ... el Bigote ... Garzón ... Lehman y sus brothers ... escàndalos , crisis , impuestos , imputados ... putos , putativos , putiferios... pitufos ... tufo ... me facina ... tanta chuleria ... por doquièr ... aquì , allà ... nortesuresteoestecentro ... parriba pabajo ...todos escalones , del bruto violento idiota en la discoteca del pueblo o el vuelo Ryan Air hasta la Alteza Real en palacios , catedrales , jets privados ... iguales chulos y reyes , concejales , secretarillos de eso de esa , famosillos , nobles , proletarios , ... todos iguales los que creen tener algùn trocito de `poder o lo ansian ... ademas de incìvicos insolidarios nacios pa incordia' ... riñones , estomagos , visceras , emanaciones , cerebros siliconados y pasados por el micro-ondas ... iguales... sui generis ... y sus cangrejos que crecen dentro ... comidos carcomidos ...iguales por el final feliz ... su podridumbre se huele de lejos bien antes de que entren en la funeraria ... a la basura ...ya hablaremos de basura final ... la ùnica certitud , polvo eres ... cuanto antes hayas asimilado que la ùnica seguridad es el final de la historia , mejor para todos ... Apunta : la vida es una enfermedad de transmisiòn sexual que tiene por inexorable desenlace a la muerte . Vanitas vanitatis et omnia vanitas ... poder dinero efemi gloria ... ¡ oooh ! y yo igual...pero no semejante ... sin ansia ... màs bien divertido . Me meo ... de la risa ... o de los 54 inviernos de uso de los esfìncteres .
Mientras tanto , al reirme tanto de la menudencia existencial que nos dan de pienso ( en lugar de pensamiento ) , resulta que a servidor ya le han tirado a la basura del olvido , de la ausencia , del rechazo.... no lo digo por mis hijos , ellos hace tiempo que cada uno a su manera se enfrenta al abandono ... un poco culpable declaro señoria ... ellos y yo somos unos solitarios solidarios ... un poco culpable ... un poco ninguneado ... nada que no me haya ocurrido antes ... Seguro algunos saben de què hablo ... el sol se pone ... La Sole me pone... pero se esconde detràs del horizonte ... la sonrisa no me abandona ... la suya , la mia ... seria prestarle mucha atenciòn a la irisoria y previsible actitud de los que prefieren las mentiras " piadosas ".... si , vale , lo habeis leido en otra entrada del blog ... lo de las promesas ... perdòn , lo siento , la edad ... chocheando ... viejo pero combativo ... solitario , misàntropo pero alegre ... siempre una canciòn en los labios ... para no distribuir hostias ... o no acabar como el Marco Antonio , suicidado ... el rio Estigia , no gracias , insalubre y subterraneo ... màs bien el Atlàntico , permanente cambiante territorio de los atlantidas ... de los naufragos ...de los hombres libres : " hombre libre siempre querras la mar " " homme libre toujours tu cheriras la mer" , Baudelaire ...en los labios una canciòn , un poema... ¡ fuera penas ! ¡ dramas ! ...las olas , todas diferentes ... o iguales , que no semejantes ... en cada una : unas parcelas , particulas , atomos de los cientos de miles de desaparecidos en el mar a lo largo de los siglos ...vuelta al oceano de los origenes ... meceado en la placenta salada ... ¡ otra cosa que una serpiente egipcia ! ... polvo , planctòn ... ¡ Ah! mejor planctòn ...fosforecente ... fluorecente ... en cada ola . Con los nòmadas atlantes ...
__ " ¡ Asqueroso viejo , mitòmano , antiguedad , delirio kitsch , desecho utopista , nos quiere usted engatusar : el oceano es una sopa asquerosa , allì miles de bichos follan sin cesar , rakaraka ! De citar a Plinio el viejo a usurpar la Parca Àtropos ... ¡ que se calle ! ¡ le acallen ! a la fosa , comùn , del tiempo del olvido . Ademàs ... ¡ lo suyo no tiene ni piès ni cabeza ! Engatusador alergènico . Pesadilla de las letras . Vertido tòxico .
Uuuuufffff.....ffffffuuuuu .... Si teneis mal genio .... me gusta ....no que se me tenga mania , no , masoquista yo solo lo inevitable .... pero me leis , me comenteis , refunfuñeis , hasta he visto uno que sonreia ... un sinverguenza como yo ... o un emporrao . Veni vidi vici si es asì ... bueno , vici no es el tema ... el tema ... ¿ cuàl era el tema ? ... no os gusta la historia de Roma , no os parece irònico que los emperadores del efemi cobren unos 250 000 dolares al año el resto de su vida , Rabelais , Cioran , Baudelaire os aburren , poesia " ¿ queseso ? " ... si tio , que es eso , que seso ... soso ...asì que los Atlantes ... ni te hablo ... de sueños que resisten a esfumarse bajo los fotones de las pantallas ... pleistaishon wiiiiii¡ ... tu tambièn tienes miles de universos dentro de ti ¿ por què no los exploras ?... aahhh ! si Julius Caius Caesar , los ministros de la guerra -- ups , lo siento , de la defensa -- de todos los tiempos , la serpiente aspic , el señor Barnes y todos los que no han sonreido leyendo ese blog ,,, si le dieran un poco mas a la fitoterapia ... la faz de la tierra hubiera cambiado ... cambiaria ... tal vez ... pero no ... siempre canalla ... traidor ... ansioso envidioso celoso infeliz ... genero humano ... ¡ aaaaaahhh ! pero esta noche , fiesta ... carne ... os he contado , un evento ... tal vez hasta dos cenas ... la crisi' esta noche se la meto por el euribor ... el sol y la Sole van de la mano , estaran iluminando mi vida dia y noche ... tal vez ... señores , señoras , mesdemoiselles ... cerramos el desván de los delirios ... saludos y fraternidad ... volvere ... si mi juego del escondite con el Ankou sale bien ...
Os decia que no sè ... mejor dicho , no sabia .... no sabia si escribir en castellano o en galo ... despejada la duda ... digo ... Os decia " Errare humanum est " , y no significa que el ser humano es un error ... ¡ aùnque..! ... Tampoco significa que los humanos son vagos ... ¡ aùnque..! Sìn ir màs lejos , puede que servidor sea un error y un vago . Error vagando , vago errando : eligid ... Tengo otra para vosotros : " Post coitum animal triste " ... y tampoco significa que los agentes de los servicios postales se deprimen despuès de follar ... bueno , no lo hacen màs ni menos que usted y yo ... m'imagino ... a mi edad se esta bastante alegre despuès de follar , no ocurre a menudo , se precisa tener fecha , cita , ... prepararse ... mentalisarse ... ahorrar energia , fantasias ... a mi me sobra ultimamente el tiempo de preparaciòn , os contare ... Lengua muerta ... el latìn ...no tàn muerta ... de hecho : no hay mujeres frìgidas , solo hay malas lenguas ... ¡ aprender idiomas , dilecciòn , servidor , labia mucha labia , Babel y picardia ... ! ... A enseñar en las clases de latìn : la escena de la peli de los " Monty Python " , " La vida de Brian " , magnifica lecciòn de gramàtica latina dada por un centuriòn ... " Romani domum eunt " , algo como yanquis go home . Versiòn Poncio Pilato . Pilato , no pilates , bichos de gimnasium ... ¡ esteroizados ! ¡ siliconados ! la masa cerebral teneis siliconada , vortex-cortex-metrosex ... Reir , reirse , no olviden ... Rabelais , que no era romano , sino galo hasta los cataplines , pero escribia tàn bien en latìn que en galo popular ... Maestro Rabelais decia que la risa es propia del ser humano ... A este ritmo el blog lo hago en latìn ... alea jacta est y quo vadis , vox audita perit ... Aprenderiais algo .... me quitaria unos 40 años ...Ovidio ( Publius Ovidius ) , su " El arte de amar " , " Las metamorfosis " ... Suetonio ( Gaius Suetunius ), su " Vidas de los 12 Cesares " ... y Julius , él de : " Tu quoque , mi filii " , Idus de marzo ... antes de las 27 cuchilladas , o 53 , tuvo tiempo de escribir sobre " La guerra de las Gales " ... y Cicero " Laelius de amicitia " ... Horacio .... Platòn ... banquete , caverna... esta noche banquete en mi cueva , mi presepultura : esta noche hay carne . Despuès de dos semanas a base de pan , huevos , verduras , col , lechuga , algas ... carne fiesta pa cenar ... proteinas ... carne sobre los huesos del Ankou ... a pesar de la crisis ... que nos dicen la crisis ...otra más , responsable de todo , anònima crisi que algùn dia de esos bien podria llevar nombres y apellidos ... pero antes del festìn , del banquete mensual , vamos usted y yo a buchardear : verbo que solo tiene significado para algunos antropòlogos aficionados a este ulises en el paìs de las maravillas , servidor .
Lo siento ... aburro al personal ... ya sè ... ¿ estais dormidos ? ...¡ HO ! DESPERTAD ...parece que no pero eso va a algùn sitio , proposito , fin ... creo ... ya lo creo ... los que quieren ir a acostarse , apagad las màquinas ... ordenadores moviles playstation x box tele plasma descodificador : ahorro energètico ... yo ecologista , la naturaleza ... y la sonrisa ... repito para quièn lo quiera escuchar : tanto respeto le tengo a la naturaleza humana que procuro no acercarme a ella ... misàntropo ... dicen ... que se jodan , sin vaselina ... decia Cioran : " Cuando me hablan de la Humanidad , inevitablemente me surge la imagen de genocidio . " A lo que iba : Roma .... el siglo antes que Yeshua Ben Yousef se convierta en mesia ... ¿ conoceis la historia de Cleopatra y Marco Antonio ? Deberia gustaros , prensa amarilla , rosa ... verde ... vomito , todos los colores del vomito estandar una historia de prensa multicolor como la pota recièn echada ... aaahhh , pero hasta yo ... en el dentista ... el gestor ...el peluquero ...ojeo las revistas , atraido por el tufo... Leididi-Al Fayad ... Belèn Estebàn-Fran ... bueno , Marco Antonio y Cleopatra fue màs fuerte aùn ... ¿ no me creis ? ...os hago un resumen : el Marco lucha contra Julio para el poder en Roma y el follodromo de la reina de Egipto , la Cleo ... Alejandria , los misterios del oriente cercano , los perfumes embriagadores abànicos gigantes de palmas , rahat lukum , sirvientes , calor , lujo , luchas ancestrales para el poder ... Algo como " Dallas y su universo implacable " versiòn peplum ... luego : Marco Antonio pierde la batalla de Actium ... unos 20 000 muertos en el mar ... Lepanto siglos antès ... deshonor , Marco Antonio ya se podia acordar de su amiguito Julio ... Habian luchado como uno solo en las Gales , compañeros de armas ... ahora Julio le iba a encadenar , exponer su derrota por todo lo largo de la via Appia ... en aquellos tiempos no era para reirse ... el honor ... hoy no pueden ustedes enterarse , hoy puedes perder el honor y no pasa nada , perderlo dos veces o màs , hacerlo perder a tus hijos , familiares ... Ruiz Mateos os lo contaria ... ¡ que te pego leche ! ... oh pero mejor si ni siquiera tienes idea de lo que es el honor ... ahora solo vale la gloria ... gloria propia , del Opus , del " mercado " ... pero en esa època de los antiguos romanos ... no los romanos de hoy , modelo Berlusconi , no ... el modelo " alea jacta " , de la temporada A.Y. , antes de Yeshua ... eso , el honor digo , lleva nuestro guapo Marco a tirarse de bruces sobre su propia espada ... ¡ hay que ver !.. de tirarse a la reina de Egipto , a tirarse asi en el rio Estìgia ... eso sì , sìn ahogarse ... jiji ... ah claro si os deja abobado lo de las mitologias , no os enterareis ni de la mitad ... como cuando vemos " Los Simpson " aquì en Hispania ... ¿ que decia ? Marco Antonio se clava el acero en el pecho .... pero no muere en el acto ... la Cleo le sigue con el ritual egipcio de la serpiente aspic . ¡ re-hay que re-ver ! serpiente , veneno , pànico , el Samur que no llega ... a esas llegan unos legionarios portando Marco Antonio , le queda un hilito de vida , se ahoga lentamente en su propia sangre ...Cleopatra en los estertores . convulsiones... retorcièndose en el suelo , desgarrando su tùnica , se muerde la lengua , ojos en blanco , los labios ya azules , narcotizados , hipoxia ... rigidez ... reconvulsiones ... los sacerdotes impotentes , las esclavas histèricas ( las van a encerrar vivas en el mausoleo de la reina muerta ... ). Ya... os veo màs despiertos de repente ... huele a guerras , dinero , sangre , esperma , fluidos intercambiados , casas reales , dramas , tragedias , muerte ... telenovela ... os gusta ... Puès bièn : ¿ en què ha cambiado todo eso ? ... piensenlo señores , señoras , señoritas ... ( de paso : oficialmente el estado francès acaba de suprimir el titulo de " mademoiselle ") ... El Yerno ... las Infantas... Boyer , la Preysler ... Julio ...Iglesias quiero decir , sus hijos ... " tu quoque "... Edipo ... O bien Perejil , el islote de las 5 cabras ... era un regalo de cumple para el rey de Marruecos , no es broma , por parte de un ministro marroqui un poco lameculos , mirad las fechas ... informense ... pero aquì ... ¡uufff ! se lo tomaròn en plan bélico ... diplomacia ... del fusil ... la invencible Armada mandaron ... brillante diplomacia ... morros tiene el cuerpo diplomático ... con los moros ... vease Libia ... Siria , Iran , Egipto , Turquia ... vale los diplomatas se comen marrones tambièn ... o sea : una carrera sin honor ni orgullo , lo contrario de lo que se dan en representaciòn ... mucho brillo , pocas luces , más bien nieblas y nocturnidades ... Borbones Bourbons versus Alaouitas ... ¡ Oh ! lo siento , ¿ que digo ? sisisisisisisi , teneis razòn , LOS Yernos ... y yo que repito "El Yerno " ... ¡ nonononono ¡ Los ... A que se rie màs hoy que en tiempos de Julio Cesar ! ... Y Strauss-Kahn ... Rato , Rodrigo ... efemi ... sueldos vitalicios ...Camps campeador-cid ... cuando veis una foto de Camps ¿ no pensais en el Mister Barnes de los Simpsons ? ...perdòn no se que me pasa con los Simpsons ... el Bigote ... Garzón ... Lehman y sus brothers ... escàndalos , crisis , impuestos , imputados ... putos , putativos , putiferios... pitufos ... tufo ... me facina ... tanta chuleria ... por doquièr ... aquì , allà ... nortesuresteoestecentro ... parriba pabajo ...todos escalones , del bruto violento idiota en la discoteca del pueblo o el vuelo Ryan Air hasta la Alteza Real en palacios , catedrales , jets privados ... iguales chulos y reyes , concejales , secretarillos de eso de esa , famosillos , nobles , proletarios , ... todos iguales los que creen tener algùn trocito de `poder o lo ansian ... ademas de incìvicos insolidarios nacios pa incordia' ... riñones , estomagos , visceras , emanaciones , cerebros siliconados y pasados por el micro-ondas ... iguales... sui generis ... y sus cangrejos que crecen dentro ... comidos carcomidos ...iguales por el final feliz ... su podridumbre se huele de lejos bien antes de que entren en la funeraria ... a la basura ...ya hablaremos de basura final ... la ùnica certitud , polvo eres ... cuanto antes hayas asimilado que la ùnica seguridad es el final de la historia , mejor para todos ... Apunta : la vida es una enfermedad de transmisiòn sexual que tiene por inexorable desenlace a la muerte . Vanitas vanitatis et omnia vanitas ... poder dinero efemi gloria ... ¡ oooh ! y yo igual...pero no semejante ... sin ansia ... màs bien divertido . Me meo ... de la risa ... o de los 54 inviernos de uso de los esfìncteres .
Mientras tanto , al reirme tanto de la menudencia existencial que nos dan de pienso ( en lugar de pensamiento ) , resulta que a servidor ya le han tirado a la basura del olvido , de la ausencia , del rechazo.... no lo digo por mis hijos , ellos hace tiempo que cada uno a su manera se enfrenta al abandono ... un poco culpable declaro señoria ... ellos y yo somos unos solitarios solidarios ... un poco culpable ... un poco ninguneado ... nada que no me haya ocurrido antes ... Seguro algunos saben de què hablo ... el sol se pone ... La Sole me pone... pero se esconde detràs del horizonte ... la sonrisa no me abandona ... la suya , la mia ... seria prestarle mucha atenciòn a la irisoria y previsible actitud de los que prefieren las mentiras " piadosas ".... si , vale , lo habeis leido en otra entrada del blog ... lo de las promesas ... perdòn , lo siento , la edad ... chocheando ... viejo pero combativo ... solitario , misàntropo pero alegre ... siempre una canciòn en los labios ... para no distribuir hostias ... o no acabar como el Marco Antonio , suicidado ... el rio Estigia , no gracias , insalubre y subterraneo ... màs bien el Atlàntico , permanente cambiante territorio de los atlantidas ... de los naufragos ...de los hombres libres : " hombre libre siempre querras la mar " " homme libre toujours tu cheriras la mer" , Baudelaire ...en los labios una canciòn , un poema... ¡ fuera penas ! ¡ dramas ! ...las olas , todas diferentes ... o iguales , que no semejantes ... en cada una : unas parcelas , particulas , atomos de los cientos de miles de desaparecidos en el mar a lo largo de los siglos ...vuelta al oceano de los origenes ... meceado en la placenta salada ... ¡ otra cosa que una serpiente egipcia ! ... polvo , planctòn ... ¡ Ah! mejor planctòn ...fosforecente ... fluorecente ... en cada ola . Con los nòmadas atlantes ...
__ " ¡ Asqueroso viejo , mitòmano , antiguedad , delirio kitsch , desecho utopista , nos quiere usted engatusar : el oceano es una sopa asquerosa , allì miles de bichos follan sin cesar , rakaraka ! De citar a Plinio el viejo a usurpar la Parca Àtropos ... ¡ que se calle ! ¡ le acallen ! a la fosa , comùn , del tiempo del olvido . Ademàs ... ¡ lo suyo no tiene ni piès ni cabeza ! Engatusador alergènico . Pesadilla de las letras . Vertido tòxico .
Uuuuufffff.....ffffffuuuuu .... Si teneis mal genio .... me gusta ....no que se me tenga mania , no , masoquista yo solo lo inevitable .... pero me leis , me comenteis , refunfuñeis , hasta he visto uno que sonreia ... un sinverguenza como yo ... o un emporrao . Veni vidi vici si es asì ... bueno , vici no es el tema ... el tema ... ¿ cuàl era el tema ? ... no os gusta la historia de Roma , no os parece irònico que los emperadores del efemi cobren unos 250 000 dolares al año el resto de su vida , Rabelais , Cioran , Baudelaire os aburren , poesia " ¿ queseso ? " ... si tio , que es eso , que seso ... soso ...asì que los Atlantes ... ni te hablo ... de sueños que resisten a esfumarse bajo los fotones de las pantallas ... pleistaishon wiiiiii¡ ... tu tambièn tienes miles de universos dentro de ti ¿ por què no los exploras ?... aahhh ! si Julius Caius Caesar , los ministros de la guerra -- ups , lo siento , de la defensa -- de todos los tiempos , la serpiente aspic , el señor Barnes y todos los que no han sonreido leyendo ese blog ,,, si le dieran un poco mas a la fitoterapia ... la faz de la tierra hubiera cambiado ... cambiaria ... tal vez ... pero no ... siempre canalla ... traidor ... ansioso envidioso celoso infeliz ... genero humano ... ¡ aaaaaahhh ! pero esta noche , fiesta ... carne ... os he contado , un evento ... tal vez hasta dos cenas ... la crisi' esta noche se la meto por el euribor ... el sol y la Sole van de la mano , estaran iluminando mi vida dia y noche ... tal vez ... señores , señoras , mesdemoiselles ... cerramos el desván de los delirios ... saludos y fraternidad ... volvere ... si mi juego del escondite con el Ankou sale bien ...
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